Migrants subsahariens : médias français et marocains se liguent contre l’Algérie
Par Hani Abdi – Alors que la France expulse chaque année des milliers de migrants illégaux, dont des enfants et des adolescents scolarisés, sans que cela n’émeuve la presse hexagonale, celle-ci a sorti les mouchoirs pour verser ses larmes de crocodile sur les opérations de rapatriement de citoyens subsahariens ayant franchi le sol algérien illégalement.
Donnant écho à la presse marocaine, qui s’en est donnée à cœur joie, de nombreux médias français ont fait état de «la reprise des expulsions», citant des ONG hostiles à l’Algérie et qui ne se préoccupent des violations des droits de l’Homme que quand il s’agit de pays du Sud.
Sous le titre alarmiste «L’Algérie accélère les expulsions de migrants subsahariens dans le désert», le journal Le Monde, qui n’en est pas à son premier méfait contre l’Algérie, ira jusqu’à justifier la violente attaque contre l’ambassade d’Algérie à Bamako par de pseudo-migrants expulsés. Le journal assure que ces derniers s’en sont pris à la chancellerie algérienne en représailles des conditions dans lesquelles ils auraient été reconduits à la frontière, faisant état de maltraitances. Le journal français, proche de la mouvance socialiste, est allé jusqu’à dramatiser cet épisode, lui consacrant un article entier sous le titre «Au Mali, le blues des refoulés d’Algérie».
Le site du média public France Télévisions titre «Migrants africains en Algérie : recrudescence de déportations en plein désert, selon la FIDH», utilisant un terme que l’on associe généralement à l’holocauste dans une tentative d’apitoyer l’opinion publique. La radio RFI accuse l’Algérie de «repousser les migrants jusqu’à la frontière malienne».
Pourtant, la presse française est aux abonnés absents quand il s’agit de relayer des informations sur les expulsions de migrants illégaux effectuées par la France, qui a durci ces dernières années sa réglementation pour lutter contre l’immigration clandestine et n’hésite pas à l’appliquer sans ménagement, même avec des enfants et des adolescents scolarisés qu’on arrache des classes pour les jeter dans le premier vol à destination de leur pays d’origine.
La France a, en effet, expulsé près de 15 000 personnes en 2017 et le rythme des expulsions ne cesse d’augmenter, notamment avec Emmanuel Macron qui n’hésite pas à afficher sa xénophobie en intimant en direct sur des chaînes de télévision aux étrangers qui l’interpellent de rentrer chez eux. Lorsqu’un entrefilet évoque ces expulsions, on préfère l’expression moins choquante «éloignement d’étrangers en situation irrégulière».
Les expulsions se déroulent dans des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine. Les expulsés ont les mains et les pieds liés. A plusieurs reprises, les passagers de vols, dans lesquels étaient embarqués manu-militari des expulsés, protestaient avec véhémence contre ce déchainement de violence, sans pour autant attirer l’attention de la très partiale presse française.
H. A.
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