Qui dit vrai ?
Par Meriem Sassi – Alors que Abdelmoumen Ould Kaddour boucle tout juste une année à la tête du groupe pétrolier et gazier algérien, des controverses de plus en plus virulentes, via des analyses de presse, ciblent Sonatrach, mettant en cause la gestion actuelle du domaine minier national et les résultats du secteur, jugés en deçà des pronostics.
Les auteurs des comptes rendus avancent que le bilan de Ould Kaddour est décevant. Le concerné, pour sa part, met notamment sur la table, des succès en termes de règlement de conflits avec les partenaires étrangers de Sonatrach qui est ainsi remise en selle au plan international et gagne en visibilité. Les détracteurs de Ould Kaddour disent tout le contraire : la baisse de la production et l’utilisation des gaz de récupération pour l’export est une faillite pour Sonatrach. Alors, qui croire ? Qui a tort, qui a raison ?
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les luttes internes au secteur et au groupe, encore en proie aux soubresauts du scandale Khelil, constituent la trame de ces attaques renouvelées à chaque changement de PDG. Quasiment un PDG par an depuis dix ans. Les attaques tournent toujours autour des personnes au détriment des intérêts du groupe, qui a besoin de stabilité et de vision à long terme pour retrouver la voie de la prospérité.
Les attaques qui ciblent Sonatrach, dans un climat de déliquescence laissé en héritage par Chakib Khelil, ne sont en fait que reflet de tiraillements au sein du groupe et notamment entre les plus hauts responsables. La bataille est engagée autour d’ambitions personnelles et de pouvoir.
Oul Kaddour a pour sa part dit avoir fait de la lutte contre la bureaucratie interne et des luttes intestines qui minent le groupe son cheval de bataille, n’hésitant pas à les dénoncer à chaque sortie médiatique.
Qui a tort qui a raison dans ce qui s’apparente plus à une lutte pour le pouvoir au sein du groupe Sonatrach qu’à une quête de remettre le groupe en selle et lui permettre de retrouver son aura perdue ?
Au-delà des personnes et des clans qui se déchirent depuis des années, défendant telle ou telle position, qui a réellement à cœur l’avenir du groupe et les intérêts de l’Algérie dont le socle économique est Sonatrach ?
M. S.
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