Par A. Boumezrag – En France, la politique ne se limite plus à des programmes ou des lois, elle est un tango permanent, une chorégraphie où le dernier des députés peut soudain devenir Premier ministre, tandis que l’ancien Premier ministre retourne sagement au Palais Bourbon, prêt à contempler le spectacle depuis son fauteuil.
Dans ce bal politique, chaque remaniement est vendu comme un souffle de modernité. Mais derrière le vernis, c’est une partie de chaises musicales géante : les ministres changent de poste avec l’élégance d’un chat sur un piano… ou parfois avec la maladresse d’un pachyderme dans un magasin de porcelaine. Le citoyen, lui, observe, partagé entre amusement et consternation, se demandant si l’art de gouverner consiste à faire tourner les chaises ou à faire avancer le pays.
Le dernier député à Matignon illustre parfaitement cette absurdité. On le félicite pour sa patience, son mérite supposé ou simplement parce que c’était «son tour». Quelques applaudissements, un discours solennel et hop : il devient chef d’orchestre d’un gouvernement censé guider la France vers… quelque chose. Peu importe quoi, tant que l’on voit du mouvement. Derrière lui, le Premier ministre précédent recule poliment vers le Palais Bourbon, prêt à redevenir spectateur ou à se fondre dans les commissions parlementaires. Et ainsi la danse continue.
Ce tango politique a ses règles : marcher en avant, mais surtout en reculant ; sauter pour impressionner, mais tomber juste assez pour ne pas heurter la réalité ; tourner sur soi-même pour donner l’illusion de dynamisme. Le citoyen finit par applaudir avec ironie, partagé entre frustration et amusement. Le plus fascinant ? On peut suivre les pas de chacun sans jamais comprendre le rythme, et pourtant, la France continue d’avancer… en arrière.
Le recyclage des ministres est un art à part entière. L’ancien ministre de l’Economie devient ministre des Transports, celui de l’Intérieur passe à la Culture, et parfois, le même visage revient quelques mois plus tard à son ancien poste, comme si le gouvernement avait inventé le concept de recyclage à la française. Les idées nouvelles se perdent dans la rotation des sièges, et la continuité gouvernementale ressemble à une promesse répétée plus par habitude que par conviction.
Mais attention, ce chaos est un spectacle parfaitement chorégraphié. Chaque changement de portefeuille est un numéro de prestidigitation politique. Le dernier député qui devient Premier ministre fait illusion, l’ancien Premier ministre qui retourne à son siège semble accepter sa «défaite» avec un sourire étudié. Et nous, spectateurs, restons captivés par ce tango parisien, oubliant parfois que le gouvernement est censé servir autre chose que l’art du mouvement.
Il y a une ironie cruelle dans cette danse : le sérieux des discours et la gravité des annonces contrastent avec le ballet incessant des ministres sur leurs tapis persans dorés. Les communiqués officiels parlent de stabilité, d’efficacité et de stratégie, tandis que les ministres changent de fauteuil plus vite que des enfants au jeu des chaises musicales. Et si l’on regarde de près, cette danse révèle quelque chose de profondément français : la capacité à avancer tout en reculant, à promettre tout en reportant, à séduire tout en esquivant. Une virtuosité nationale qui défie parfois la raison.
Ce tango parisien est aussi un miroir ironique pour le citoyen. Il révèle le paradoxe de la politique contemporaine : une apparence de mouvement, une chorégraphie de pouvoir, mais rarement une transformation réelle. La France peut applaudir les pas des ministres, mais dans ce spectacle, ce sont souvent les mêmes visages, les mêmes ambitions et les mêmes erreurs qui tournent en boucle. La démocratie devient alors une scène où continuité et recyclage se confondent, et où chaque changement est autant théâtral que fonctionnel.
Pourtant, au cœur de ce chaos apparent, il y a une constance : la capacité de l’Etat à se tenir debout malgré les pirouettes. Le gouvernement, comme un danseur expérimenté, trébuche parfois, tombe souvent, mais se relève toujours pour continuer le spectacle. Et nous, spectateurs amusés et résignés, continuons d’applaudir, non pas par conviction, mais par fascination pour ce tango parisien, cette danse infinie où le dernier député devient Premier ministre et où le prochain remaniement est déjà sur la musique.
Alors, la prochaine fois que Matignon annonce un remaniement, que le Palais Bourbon accueille un ancien Premier ministre ou qu’un ministre change de fauteuil pour la cinquième fois en un an, souvenons-nous : ce n’est pas seulement de la politique, c’est un art. Un art ironique, cynique, parfois grotesque, mais toujours divertissant. Dans ce tango, comme dans toute bonne danse, le plus important n’est pas de savoir où l’on va, mais de faire tourner les chaises avec style, et de sourire, même si l’on trébuche sur le parquet ciré du pouvoir.
A. B.
emmanuel macron a déjà joué ses dernières cartes. Ce n’est certainement pas de lui que viendra une solution à la crise institutionnelle et politique que traverse la france. Le problème venant de lui.
emmanuel macron me fait penser à raymond domenech lors de la crise de Knysna. Oui « raymond la science ». Celui qui composait ses équipes après avoir interrogé les astres. Le locataire de l’élysée n’a plus rien à proposer aux français. C’est « on prend les mêmes et on recommence ». Le paroxysme d’une série d’échecs. Un véritable fiasco !
Qui va siffler la fin de la récré ?
La doctrine de Macron pour sa gouvernance , c’est la révolution immobile : plus ça change, et plus c’est comme avant ! Au mieux, pire. Pôvre France.
Non, et encore non, tout reste à faire. Le jeu de cartes de Micron est éternel. Avez-vous omis le procès intenté par Brigitte contre une MAGA aux States, où elle a engagé les avocats les plus onéreux pour affronter la femme qui persiste à ne pas rétracter ses propos: «Brigitte est le frère»? Dans ce pays d’Al Capone, ils ne peuvent plus faire demi-tour ou d’abandonner la plainte sans preuves solides à l’appui, ce serait une transgression du verdict. Vous êtes sans doute informé des conséquences économiques que la france devra supporter une fois les calculs effectués par POTUS. À noter: Melania a réclamé un milliard $ à Hunter Biden en lien avec une « fausse » accusation.