Le gouvernement tient-il un double discours sur le gaz de schiste ?
Par Meriem Sassi – Les responsables du secteur de l’Energie ont fait à l’occasion de l’ouverture de la Conférence nord-africaine sur le pétrole et gaz, qui se tient à Oran (Napec, 2018) des déclarations plutôt contradictoires sur l’option du gaz de schiste actuellement en prospection.
Alors que le ministre de l’Energie, sans renier la volonté du gouvernement de prospecter les possibilités du non-conventionnel, assure que l’exploration ne se fera que dans les dix ans à venir, le patron d’Alnaft, Arezki Hocini, parle de négociations en cours avec les géants Anadarko et British Petroleum (BP) pour lancer l’exploration effective dans le domaine du pétrole et gaz.
Des déclarations contradictoires qui maintiennent le flou sur la réelle feuille de route tracée par le gouvernement concernant l’option controversée du non-conventionnel et les échéances tracées pour son exploitation effective.
S’il est sûr que le gouvernement veut attirer les investissements en réadaptant, notamment, la loi sur les hydrocarbures et exploiter toutes les potentialités du secteur, y compris le schiste, dans le discours, le ton est hésitant et empreint d’une dualité déconcertante.
La levée de boucliers constatée il y a quelque temps autour de la question de l’exploitation du non-conventionnel a poussé les responsables du secteur à dire une chose et son contraire, tout en négociant avec les partenaires l’exploitation de ce qu’il considère être une richesse pouvant largement remplacer les hydrocarbures conventionnelles dont les réserves commencent à décliner.
Il est à savoir que, selon les données de l’Agence Alnaft, le potentiel du schiste algérien est estimé à 30 00 milliards de mètres cubes pour le gaz et 10 milliards de barils de pétrole, ce qui classe l’Algérie à la troisième place au niveau mondial en termes de réserves prouvées et techniquement récupérables.
M. S.
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