Les médecins résidents décident de poursuivre leur grève
Par Hani Abdi – Les médecins résidents n’ont finalement pas écouté l’appel du ministre de la Santé, leur demandant de renoncer à leur mouvement de grève afin de mettre en œuvre l’accord signé le dimanche 1er avril avec le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Après une large consultation, ils ont opté pour la poursuite de leur «combat pour la dignité à la fois du médecin et du malade».
Pour les médecins résidents, les principales revendications qu’ils ont portées depuis plus de cinq mois n’ont pas été satisfaites. Il s’agit de la suppression du service civil et du Service national. Le ministère ne leur a rien donné de concret pour qu’ils suspendent leur grève, affirment-ils, assurant qu’ils ne reprendront pas. D’ailleurs, le boycott de l’examen du DEMS se poursuit toujours. Hier encore, les résidents en DEMS pharmacognosie ont boycotté leur examen à Annaba.
Les mesures contenues dans l’accord signé entre les deux parties ne sont, pour les médecins résidents, que de la poudre aux yeux. Le gros de ces mesures existe déjà dans les textes de lois en vigueur. Par exemple, la révision du statut particulier n’est, selon eux, pas acquise. Car, dans le procès-verbal sanctionnant la réunion entre le ministère de la Santé et le Camra, il n’y a aucune précision sur la date de sa révision. L’exigence d’un logement décent avant toute affectation dans le cadre du service civil existe déjà, mais elle n’est pas respectée.
«C’est la faute à qui ? Qui nous garantira qu’elle sera maintenant respectée. Rien», affirme un médecin résident activant dans le collectif d’Oran. En décidant de maintenir la grève, les médecins résidents veulent maintenir la pression sur le ministère, mais aussi sur tout le gouvernement afin qu’ils obtiennent la satisfaction de leur principale revendication : à savoir la suppression du service civil et son remplacement par des incitations financières. Les points contenus dans l’accord ne seront pas mis en œuvre, parce que le ministère de la Santé conditionne l’application des mesures par l’arrêt de la grève.
Il est à souligner que les médecins résidents paient chèrement le durcissement de ce conflit. Privés de leurs salaires depuis janvier, ils vont droit vers une année blanche.
H. A.
Comment (3)