La politique commerciale américaine pèse sur le pétrole
Par Meriem Sassi – Les cours du pétrole peinent à reprendre une direction haussière durable, plombés par les effets d’annonce de mesures commerciales américaines contre la Chine et les ripostes de celle-ci. Ainsi, en cours d’échanges européens, le baril de Brent a accusé encore, après plusieurs jours d’instabilité, un léger recul, dans un marché affichant des inquiétudes depuis mardi dans le sillage des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin se maintenait difficilement autour de 68 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour le contrat de mai s’affichait autour de 63,27 dollars. Après avoir fortement reculé lundi, les cours sont restés stables sur les trois dernières séances, évoluant notamment au gré des annonces américaines et chinoises.
La Chine a assuré ne pas craindre de payer le prix d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis, après que Donald Trump eut doublé les enchères, en menaçant de viser les importations chinoises à hauteur de 100 milliards de dollars. Les échanges de menaces sont devenus quasi quotidiens cette semaine de part et d’autre du Pacifique, le ministère chinois du Commerce ayant réagi sans tarder aux derniers avertissements du président américain, en dépit d’un jour férié en Chine.
«Ce jeu de surenchère politique n’a pas l’air de s’apaiser, et les prix du pétrole restent à la merci des derniers coups d’éclat de Donald Trump», a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM cité par l’AFP. «Il va aussi falloir observer le dollar sur la séance, qui pourrait réagir aux données sur l’emploi américain», a ajouté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
De bons chiffres pourraient pousser les cambistes à miser sur le dollar, ce qui rendrait le coût du pétrole, fixé en monnaie américaine des deux côtés de l’Atlantique, plus coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.
M. S.