Instabilité et terrorisme au Sahel : les Services marocains démasqués
Par Sadek Sahraoui – La force Barkhane vient de confirmer, probablement sans le vouloir, la présence de ressortissants marocains à la tête des groupes terroristes qui activent au Sahel. Une des unités de la force française a mené, la semaine dernière, une opération dans le nord de Tombouctou qui a permis l’élimination d’un certain Abdourahmane Al-Maghrebi. Ce sinistre individu de nationalité marocaine, qui compte à son actif plusieurs assassinats et sabotages, était considéré aussi comme l’un des principaux formateur des membres de groupes armés dans la région.
Abdourahmane Al-Maghrebi a également été l’artisan de la création du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un mouvement dont tout le monde sait maintenant qu’il a été soutenu à tout point de vue par les services marocains. C’est ce qui fait d’ailleurs dire à beaucoup d’observateurs que Abdourahmane Al-Maghrebi – qui se trouve être également un spécialiste des armes lourdes – était en réalité un agent du service Action de la DGED. Cela pourrait d’ailleurs expliquer pourquoi le Mujao, dont la raison d’être était au départ de «conquérir» l’Afrique de l’Ouest, s’est fait connaître davantage par ses attaques contre l’Algérie que contre les autre pays du Sahel.
Il apparait in fine que le Mujao n’était rien d’autre qu’une couverture pour les opérations clandestines de la DGED contre l’Algérie. Des opérations destinées à aggraver le chaos à ses frontières. Ce n’est sans doute pas un hasard si Abdourahmane Al-Maghrebi se trouvait à quelques centaines de kilomètres de la frontière algéro-marocaine.
Outre l’élimination de Abdourahmane Al-Maghrebi, l’opération menée par Barkhane conjointement avec l’armée malienne a permis de neutraliser au moins 30 autres terroristes. L’information, confirmée par l’état-major de l’armée française, évoque cependant une situation sécuritaire extrêmement volatile au Mali. Alors que le Nord, le Sud et le Centre font face à des attaques terroristes, les conflits intercommunautaires se multiplient. Des affrontements entre Peulhs et Donzos à Sia, dans le cercle de Macina, ont débuté la semaine dernière et auraient fait une soixantaine de morts dans les deux camps. Le conflit intercommunautaire a déjà occasionné des centaines de déplacés. Ces affrontements interviennent après ceux de Koro, qui ont fait plusieurs morts et des blessés.
S. S.
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