Sahara Occidental : l’Eucoco rend hommage au combat exemplaire des Sahraouis
Le président de la Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand a rendu hommage mardi au «combat exemplaire» du peuple sahraoui pour le respect de ses droits fondamentaux et de sa souveraineté permanente sur ses ressources naturelles.
Dans une tribune publiée dans le quotidien belge L’Echo sous le titre «Le combat exemplaire du peuple sahraoui», Pierre Galand a affirmé que «l’inaction des Nations unies» face à l’occupation marocaine a amené le peuple sahraoui à reprendre le combat, «non pas celui des armes mais celui pour l’application et le respect strict de ses droits fondamentaux et pour la protection de ses riches ressources naturelles». «La lutte des Sahraouis se poursuit toujours avec les instruments du droit», a-t-il assuré.
Cet ancien sénateur belge et président de l’association pour les Nations unies en Belgique francophone (APNU) a rappelé, dans ce contexte, que les Sahraouis, avec l’appui de l’Union africaine (UA) qui a reconnu de longue date la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée par le Front Polisario, se sont adressés récemment à la Cour européenne de Justice (CJUE). «Malgré les pressions et multiples chantages exercés par le Maroc, la Cour, en toute indépendance, a pris par deux fois des arrêts qui précisent que le territoire du Sahara occidental est bien distinct de celui du Maroc et que les produits en provenance du territoire sahraoui occupé, exportés par le Maroc vers l’UE, ne peuvent en aucun cas bénéficier des avantages octroyés par l’UE au Maroc dans le cadre de leurs accords de partenariat», a-t-il souligné.
Le 21 décembre 2016, la CJUE a rendu un jugement établissant clairement que les accords d’association et de libéralisation UE-Maroc ne s’appliquaient pas au territoire du Sahara occidental. Dans son arrêt, la CJUE soulignait que «si l’accord devait s’y appliquer, il faudrait un consentement préalable du peuple sahraoui, c’est-à-dire du Front Polisario, reconnu par l’ONU comme le représentant légitime du peuple du Sahara occidental depuis 1979».
Dans un autre arrêt rendu fin février, la CJUE a conclu également que l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc n’est pas applicable au Sahara occidental et aux eaux adjacentes à celui-ci. La CJUE a estimé que l’inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d’application de l’accord de pêche enfreindrait plusieurs règles de droit international général applicables dans les relations entre l’Union et le royaume du Maroc, notamment le principe d’autodétermination.
Cette dernière décision de la Cour européenne de justice a provoqué la «fureur des Marocains» et mis les Européens dans un «gros embarras», selon Pierre Galand, qui a affirmé que «depuis des années, ils ont signé des accords de pêche incluant les eaux très poissonneuses du Sahara Occidental». Des accords qui arriveront à leur terme en juillet 2018.
Le président de l’Eucoco a rappelé, dans ce contexte, la décision prise en février par un tribunal sud-africain qui a ordonné la saisie d’une importante cargaison de phosphates transportés sous licence marocaine et dont il s’avère qu’elle provient du territoire sahraoui. «La Haute Cour sud-africaine a lancé un signal fort visant à protéger les ressources du Sahara occidental en jugeant que les bénéfices de cette transaction commerciale revenaient aux autorités sahraouies représentées par le Front Polisario», a-t-il souligné.
Pierre Galand a jugé la décision de la Haute Cour sud-africaine «importante», estimant que ce jugement «fait écho aux arrêts de la Cour de justice européenne». Il a alerté, à l’occasion, la firme belge Prayon qui importe énormément de phosphate labellisé Maroc. «Il lui appartiendra à l’avenir de s’assurer de la provenance exacte des phosphates importés sous peine de se voir attaquer par les vrais propriétaires de cette ressource rare : le peuple sahraoui», a-t-il mis en garde.
R. I.
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