Printemps amazigh : le RPK appelle à «marcher massivement» le 20 avril
Par Karim B. – Le Rassemblement pour la Kabylie (RPK) appelle les citoyens à «marcher massivement» le 20 avril pour faire de cet anniversaire «un moment de fraternité, de convergence et d’unité de l’ensemble des militants de la cause amazighe, dans le respect de la diversité des opinions politiques, démontrant la réalité de notre culture démocratique forgée par nos traditions et nos luttes politiques».
Pour cette organisation présidée par Boumediene Hamou, «la symbolique [du Printemps amazigh] doit être respectée par tous et tout doit être fait pour mettre en échec la volonté du pouvoir de le récupérer pour ensuite le folkloriser».
Le RPK considère la date du 20 Avril, dont l’Algérie célèbre le 38e anniversaire, comme un «repère majeur dans notre récit collectif du combat pour la reconnaissance identitaire et les luttes démocratiques face à un pouvoir autoritaire porteur, durant plus d’un demi-siècle, d’une idéologie arabo-islamique rétrograde et sectaire». «C’est aussi, relève le RPK dans son appel, l’occasion d’un recueillement à la mémoire des militants disparus et tout particulièrement ceux du Printemps noir de 2001 qui ont consenti le sacrifice suprême dans les événements de Kabylie».
«La demande de reconnaissance des droits collectifs doit constituer une priorité», estime le RPK, qui ajoute que «le combat identitaire, culturel et linguistique n’avancera de manière décisive que si nous intégrons les questions de la redéfinition de la nation algérienne et de la refondation de l’Etat».
Cette organisation, qui lutte pour tamazight, se dit convaincue que «la construction d’un projet politique intégré et novateur (…) doit nécessairement s’appuyer sur ces questions identitaires et culturelles, mais aussi sur les préoccupations économiques, sociales et environnementales».
Le RPK profite de l’occasion pour réitérer son appel à un système fédéral qui permette à la Kabylie de «se réapproprier les leviers institutionnels pour gérer de manière autonome son avenir, en se dotant en priorité d’un système éducatif propre, sans pour autant tourner le dos aux questions nationales, notamment celles liées aux droits de l’Homme et à la démocratie». «Ce projet n’est possible que si la Kabylie se dote d’un gouvernement et d’un parlement régionaux», note le RPK.
Si la création de l’Académie amazighe et la loi sur la promotion de la langue amazighe sont laissées à la seule initiative des décideurs et de leurs relais locaux, celles-ci «vont aller certainement dans le sens des intérêts du pouvoir central», craint le RPK. «Les enjeux sont tels que la vigilance doit être accrue. Les acteurs de 1980, dont certains n’ont pas manqué, à juste titre, de réagir, sont appelés à jouer un rôle de premier plan dans cette phase cruciale», note encore le RPK, qui «renouvelle son appel à l’unité des rangs et à la constitution d’une structure ad hoc transpartisane pour répondre collectivement à ces questions, tant sur les plans politique que juridique».
K. B.
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