Belabbas : «La fermeture des frontières alégro-marocaines est irrationnelle»
Par Hani Abdi – Intervenant aujourd’hui à la conférence de Tunis sur les défis du développement et du progrès en Afrique du Nord, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a plaidé pour la réouverture de la frontière algéro-marocaine. «Plus d’un demi-siècle après les indépendances, nos Etats se tournent le dos quand ils ne cultivent pas les animosités et n’amplifient pas les divergences. La fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc est une inconséquence qui ne peut être expliquée par aucun argument rationnel…», a souligné Mohcine Belabbas.
Appelé à la construction un ensemble régional démocratique, le chef du RCD a relevé la nécessité de «mettre en place un ou des cadres pour porter l’aspiration de nos peuples à se rassembler». «C’est d’autant plus vital dans une conjoncture régionale et internationale qui risque de nous soumettre à la régression, voire projeter notre région dans la barbarie», alerte le chef du RCD, qui considère l’UMA comme coquille vide qui ne sert que les intérêts étroits des chefs d’Etat au détriment des peuples.
Pour Mohcine Belabbès, le chemin peut être long mais «nous devons lancer le débat sur cette perspective et l’élargir aux autres forces politiques, sociales et citoyennes inscrivant leur approche dans la tolérance et le progrès». «Je suis convaincu que si nous arrivons à populariser notre initiative, elle sera vite portée par de larges couches de nos populations. Il nous appartient à nous, partis progressistes, d’affirmer notre capacité à engager les débats et les actions nécessaires à une intégration nord-africaine démocratique», a insisté le président du RCD qui estime qu’il y a lieu donc de réfléchir «au type de cadre à mettre en place pour bousculer le statu quo de l’ordre établi».
Pour cela, le RCD suggère de rédiger «une charte très souple qui peut permettre l’adhésion du plus grand nombre avec, dans un premier temps, des niveaux d’implication qui peuvent évoluer, selon les situations des partis». Le président du RCD a rappelé les revendications sur lesquelles a été fondé le parti, à savoir la démocratie, le respect des droits de l’Homme, la séparation du culte et de la politique, le recouvrement de notre identité multimillénaire et le progrès et le développement. «Dès le départ, nous avons clairement inscrit notre action dans un cadre nord-africain.
Dans la clandestinité, les militants qui ont fondé le RCD avaient déjà tissé des liens avec des militants de cette région dans l’émigration en particulier avec nos frères marocains. Pour nous, nos pays respectifs ne peuvent durablement prospérer que dans le cadre d’une Afrique du Nord démocratique», a-t-il soutenu, considérant ainsi anormal que «les problèmes que nous affrontons et qui sont souvent de nature semblables nous soient communiqués par la presse occidentale et il n’est pas normal, non plus, que nos partis entretiennent des relations plus suivies avec ceux du nord de la Méditerranée ou du Moyen-Orient alors que nos destins sont liés».
H. A.
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