Les composants du gaz sarin utilisé en Syrie proviennent de Belgique
De Paris, Mrizek Sahraoui – Si l’origine des intrants dans le processus de production du gaz sarin est connue, le ou les fabricants et ceux qui en ont fait usage, notamment dans l’attaque chimique présumée de Douma dans la Ghouta orientale, restent à déterminer.
En effet, trois entreprises belges sont au banc des accusés et devraient comparaître le 15 mai prochain pour avoir exporté des composants de gaz sarin à destination de la Syrie, sans les autorisations nécessaires, rapporte, ce 18 avril, le magazine belge Knack en langue néerlandaise, cité par son confrère Le Vif.
Les trois prévenus – une entreprise de gros en produits chimiques, un bureau d’affaires et une société logistique – affirment qu’ils ignoraient tout de l’obligation de soumettre une autorisation pour exporter des produits chimiques en Syrie, des substances soumises à une autorisation des douanes depuis 2013.
«L’hebdomadaire Knack et l’ONG allemande Syrian Archive ont découvert le scandale de l’isopropanol après avoir constaté dans la banque de données Comtrade des Nations unies que la Belgique est le seul pays de l’UE à exporter de l’isopropanol en Syrie depuis l’obligation d’autorisation instaurée en 2013», a indiqué Le Vif. Et de poursuivre : «Les destinataires sont des partenaires commerciaux privés avec qui les entreprises mises en cause entretiennent des relations commerciales depuis plus de dix ans.»
La question qui vient à l’esprit est comment des quantités aussi énormes – 96 tonnes d’isopropanol –exportées vers la Syrie entre 2014 et 2016, aient pu sortir de Belgique sans que les autorités douanières en aient été avisées, échappant par ailleurs aux services devant rendre compte aux autorités politiques.
Dans ces révélations, pour le moins compromettantes pour les autorités belges, à aucun moment le régime syrien n’est cité comme partenaire dans ces échanges commerciaux douteux.
M. S.
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