La LADDH écarte tout risque de torture contre l’imam expulsé El-Hadi Daoudi
Par R. Mahmoudi – Réagissant aux appréhensions formulées par la défense du salafiste El-Hadi Doudi, expulsé de France vers l’Algérie, au sujet du risque que leur client subisse «des tortures ou des traitements inhumains ou dégradants», l’avocat et président du bureau d’Alger de la Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LADDH), Abdelghani Badi, a totalement écarté cette éventualité.
«Les pratiques de la torture ont totalement disparu en Algérie, et il n’y a plus de plaintes à ce sujet», a-t-il plaidé dans une déclaration à la chaîne de télévision Al-Arabiya. L’avocat algérien a affirmé que les autorités françaises, qui ont autorisé enfin l’expulsion de l’imam salafiste de Marseille, étaient «plus proche de la réalité des droits de l’Homme en Algérie», soulignant qu’«il y a, certes, beaucoup de cas d’atteinte aux libertés, mais la question de la torture et les traitements inhumains n’ont plus cours».
Concernant les procédures judiciaires qui devraient être prises par les autorités algériennes à l’encontre de l’imam expulsé et le traitement qui serait réservé aux différents chefs d’inculpation portés contre lui, Maître Badi assure que «l’accusé sera soumis aux dispositions d’adaptation du parquet général», ajoutant qu’«il se peut même qu’il ne soit pas poursuivi si le parquet estime que les prêches qu’il prononçait n’incitaient pas à la haine ni à l’extrémisme, selon l’interprétation du parquet».
Pour rappel, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), qui avait suspendu il y a deux jours l’expulsion de l’imam salafiste El-Hadi Doudi, avait autorisé, jeudi dernier, son expulsion vers l’Algérie. L’arrêté d’expulsion a été pris à son encontre par le ministère de l’Intérieur «pour ses prêches radicaux».
La Cour a fondé sa décision finale sur de nouvelles informations fournies par les parties. Elle n’a finalement pas tenu compte des arguments avancés par l’avocat du salafiste, invoquant notamment les risques de torture ou de traitements inhumains ou dégradants s’il était renvoyé vers l’Algérie.
Agé de 63 ans, le prédicateur est accusé de produire des prêches «très radicaux». Il s’agissait notamment d’«actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, en l’occurrence les femmes, les juifs, les chiites, les personnes commettant l’adultère», selon les termes de la demande d’expulsion du ministère de l’Intérieur français.
R. M.
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