Par Mohamed K. – Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Monder Bouden, a révélé que les Etats du Sahel manifestent aujourd’hui leur volonté de rétablir des relations étroites avec l’Algérie. Sans les nommer explicitement, Bouden a néanmoins laissé transparaître une allusion évidente au Mali, dont le régime issu du putsch a multiplié ces dernières années les provocations envers Alger, poussé par le Makhzen marocain.
Lors de son récent déplacement à Kinshasa dans le cadre d’une mission parlementaire, le vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN) affirme avoir perçu des signaux clairs de cette volonté de rapprochement. Il explique avoir noté un «respect particulier» exprimé par les délégations africaines à l’égard de l’Algérie, qualifiée par plusieurs représentants comme une véritable «locomotive du continent». Une considération qui s’explique par la constance de la diplomatie algérienne dans la défense des principes de souveraineté, de non-ingérence et de résolution pacifique des crises.
Ce regain d’intérêt de la part des Etats sahéliens intervient dans un contexte marqué par une instabilité croissante. Les coups d’Etat successifs au Mali, au Niger ou encore au Burkina Faso ont fragilisé les équilibres politiques et sécuritaires, ouvrant la voie à une expansion inquiétante des groupes terroristes. Face à cette réalité, l’Algérie maintient fermement sa position de principe : aucun coup de force ne saurait être légitimé, quelles qu’en soient les justifications avancées.
Une position réaffirmée, pas plus tard que ce dimanche, par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. Celui-ci a dénoncé l’aggravation dramatique de la situation sécuritaire dans le Sahel, marquée par la montée continue de la menace terroriste, tandis que la communauté internationale demeure largement passive. Pour le chef de la diplomatie, l’absence de réaction forte de la part des grandes puissances et des institutions internationales favorise la dégradation du climat sécuritaire et laisse les populations sahéliennes livrées à leur sort.
Dans ce contexte, le retour des pays du Sahel vers l’Algérie apparaît comme une dynamique logique. Alger, fidèle à sa tradition diplomatique et à son expérience dans la lutte contre le terrorisme, demeure l’un des rares acteurs capables d’offrir un cadre de dialogue crédible et une vision stratégique pour la stabilité régionale. Ce possible rapprochement devrait ainsi ouvrir la voie à une recomposition des alliances et à une relance de la coopération sécuritaire au bénéfice de l’ensemble du continent.
M. K.


