Par Kamel M. – Alors que de nouvelles discussions entre Washington et Moscou tentaient de dessiner les contours d’une sortie de crise en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a durci le ton, adressant une mise en garde directe à Kiev. Une posture qui assombrit les espoirs nés des déclarations du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, affirmant que «certains progrès» auraient été réalisés dans les pourparlers visant à mettre fin à la guerre.
Dans une interview accordée à la chaîne américaine Fox News, Rubio a souligné que l’objectif de Washington restait d’identifier un arrangement qui «puisse convenir aux Ukrainiens» tout en leur garantissant une sécurité pérenne. Selon lui, une telle solution permettrait à l’Ukraine «non seulement de reconstruire son économie, mais aussi de prospérer comme Etat».
Mais l’optimisme américain se heurte à la fermeté affichée par Moscou. A l’issue de longues discussions entre Vladimir Poutine et les envoyés américains Steve Witkoff et Jared Kushner, le Kremlin a annoncé qu’aucune «véritable» entente n’avait été trouvée concernant les territoires ukrainiens sous contrôle russe. Yuri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin, a confirmé que «certains éléments» proposés par Washington restaient discutables, tout en qualifiant la réunion de «constructive». Mais le message reste clair : un accord est encore loin.
Avant même le début de ce rendez-vous tendu, Poutine avait déjà donné le ton. Il a promis d’intensifier les attaques contre les infrastructures et navires ukrainiens, en représailles aux opérations menées par l’armée de Zelensky en mer Noire. Il a également averti qu’il pourrait viser des navires de pays soutenant l’Ukraine, élargissant ainsi le spectre de l’affrontement. Les Européens, qui multiplient les provocations à l’égard de Moscou, ont eux aussi été la cible des critiques de Poutine qui a jugé leurs exigences «inacceptables» et assuré que la Russie était «prête au combat» si nécessaire. Selon lui, ce sont ces mêmes Européens qui entravent les efforts de médiation entrepris par les Etats-Unis et par Donald Trump.
Entre signaux diplomatiques fragiles, ingérences occidentales et mises en garde russes, le chemin vers une désescalade semble plus incertain que jamais. L’avertissement de Poutine à Zelensky rappelle que, malgré les efforts en coulisses, la guerre reste loin de son dénouement.
K. M.
