Le FFS s’élève contre l’exclusion d’une trentaine de syndicats par le ministère du Travail
Par Hani Abdi – Le Front des forces socialistes (FFS) s’élève énergiquement contre la décision du ministère du Travail d’exclure du champ social des syndicats n’ayant pas fourni les preuves nécessaires de leur représentativité. Réagissant à travers une déclaration signée par l’Instance présidentielle, le plus vieux parti de l’opposition qualifie la démarche du ministère du Travail d’inadmissible.
Il dénonce énergiquement cette décision prise par le ministère du Travail contre le mouvement syndical et exige à la fois son retrait immédiat et un débat national autour de la question sociale. «Mettant en œuvre sa machine de répression à la fois policière, judiciaire, administrative et bureaucratique, le pouvoir en actionnant son ministère du Travail vient encore fois, une fois de trop, de s’en prendre aux syndicats autonomes, en procédant d’une manière autoritaire et clandestine à l’exclusion d’une trentaine de syndicats sous le prétexte fallacieux de leur non-représentativité», dénonce le parti de feu Hocine Aït Ahmed.
Pour ce parti, il s’agit d’une grave atteinte aux libertés syndicales clairement consacrées par la Constitution. «Au-delà des pratiques qui replongent le pays dans les années noires de contrôle de la société par la police politique, cette procédure d’exclusion constitue une atteinte gravissime aux libertés démocratiques et aux libertés syndicales», souligne le FFS, qui s’interroge sur le lancement en cette période précise d’une telle procédure. «Pourquoi cette procédure ? Pourquoi le pouvoir choisit-il ce moment, où les mouvements sociaux s’organisent en vue de préserver leurs droits légitimes, pour les réprimer davantage ? Pourquoi cette énième provocation ?», se demande le plus vieux parti de l’opposition qui vient de se doter d’une nouvelle Instance présidentielle, coordonnée par Ali Laskri.
Le FFS se dit ainsi «préoccupé par la situation sociale des citoyens qui se dégrade de jour en jour et inquiet des conséquences sur la stabilité du pays de la crise économique et sociale qui amplifie à cause de l’orientation libérale du système et d’une mauvaise gouvernance». «Notre président, feu Hocine Aït Ahmed, déclarait lors des débats de l’Assemblée nationale constituante en 1963 : “Détruire le mouvement syndical est un crime contre les travailleurs et contre le patrimoine politique et social du pays.’’.» Cette formation politique organisera demain une conférence-débat sur les libertés syndicales en Algérie à l’occasion de la célébration de la fête du Travail.
H. A.
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