Les ridicules fadaises du ministre marocain des Affaires étrangères
Par Karim B. – La grave accusation proférée par le Makhzen contre l’Algérie est ridicule. Rabat vient, en effet, de justifier la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran par le fait que des armes auraient été fournies par le Hezbollah au Front Polisario et que celles-ci auraient transité par l’ambassade d’Iran à Alger. C’est le ministre marocain des Affaires étrangères qui, sans rougir, a lancé cette idiotie, à laquelle il est très peu probable que l’Algérie réponde en dépit de son caractère provocateur.
Cette sortie de Nasser Bourita intervient à un moment où le Maroc perd sur tous les fronts. Aux Nations unies, la résolution concoctée par la France sur mesure pour son protectorat marocain a été remaniée et ses alinéas favorables au Makhzen reformulés de sorte à rendre le projet de résolution sur le Sahara Occidental moins partial. A l’Union européenne, les centaines de millions de dollars versés aux lobbyistes de service n’ont servi à rien, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ayant statué, là aussi, en faveur de la République sahraouie. Au niveau africain, les manœuvres de Rabat et de Paris visant à exclure la RASD de l’Union africaine se sont fracassées contre la détermination du Comité exécutif de l’UA de faire respecter les textes de l’organisation panafricaine, allant jusqu’à menacer de tenir le sommet EU-UA à Addis-Abeba si la Côte d’Ivoire ne s’y conformait pas et persistait à intégrer le quarteron de comploteurs soumis à la France.
Dans le jeu géostratégique mondial qui se déroule sous nos yeux et qui a pour principaux acteurs les puissances américaine et russe, le Maroc ne sait plus sur quel pied danser. L’enlisement de la guerre en Syrie et l’échec du plan américain dans la région a chamboulé les calculs de tous les pays arabes qui ont, pour une raison ou une autre, adhéré à la stratégie de destruction de la Syrie. Le Makhzen, dont le représentant permanent aux Nations unies a été, plus d’une fois, humilié par l’éloquent ambassadeur syrien Bachar Al-Jaafari, s’est jeté dans les bras des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de leurs vassaux du Golfe, auxquels il doit sa survie dans un contexte interne explosif.
Seulement voilà, le conflit qui a éclaté entre Riyad et Doha lui a fait perdre le tempo. Mohammed VI et ses conseillers s’en trouvèrent embarrassés, car ne pouvant satisfaire les lubies des uns sans provoquer la colère des autres, alors que le règne de la famille prédatrice et de sa clientèle ne dépend que des subsides qu’ils reçoivent de tous ces pays riches (les monarchies du Golfe) et puissants (l’Occident).
Fins calculateurs, les Marocains savent que l’Algérie persistera dans son rejet de l’ingérence étrangère dans les affaires internes de la Syrie et table sur un hypothétique antagonisme entre Alger et toutes ces capitales auxquelles Mohammed VI fait des courbettes pour se tirer d’affaire. Fins calculateurs, certes, mais imbéciles, au point d’inventer des fadaises dépourvues de toute crédibilité.
Et, après cela, ils veulent que l’Algérie rouvre ses frontières !
K. B.
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