Le représentant du Front Polisario en France : «La démarche du Maroc est opportuniste»
Le représentant du Front Polisario en France, Bachir Oubi Bouchraya, a exprimé formellement et catégoriquement le rejet par le Front Polisario des allégations marocaines concernant l’appui de Téhéran au Front, les qualifiant de «démarche opportuniste» pour se repositionner sur la carte politique internationale et régionale, visant à se protéger des retombées de la dernière décision du Conseil de sécurité international qui oblige l’occupant marocain à avancer dans le processus de négociations pour le règlement du conflit au Sahara Occidental.
Dans une déclaration à la chaîne France 24 (arabophone), le représentant du Front Polisario a exprimé la position officielle du Front qui rejette catégoriquement ces accusations qu’il a qualifiées «d’infondées et d’erronées».
Aucun pays étranger ne soutient ou lutte aux côtés de l’Armée de libération populaire sahraouie qui a mené la guerre de libération nationale en comptant exclusivement sur l’élément et le cadre national sahraouis, a-t-il dit.
«Le Front Polisario défie officiellement le Maroc et son chef de la diplomatie à fournir la moindre petite preuve soutenant ces allégations infondées», a-t-il poursuivi.
Ces allégations viennent s’ajouter à d’autres avancées par le Maroc, à l’approche de la réunion du Conseil de sécurité et qui constituent, selon lui, «une démarche opportuniste» pour se repositionner sur la nouvelle carte politique internationale et régionale, a estimé M. Bouchraya.
«En réalité, l’objectif final de ces allégations marocaines est de se protéger des retombées de la décision du Conseil de sécurité adoptée récemment et portant prorogation du mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination (Minurso) de six mois, et qui est telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du Maroc pour l’amener à avancer dans le processus de négociations», a-t-il fait remarquer.
Une telle démarche n’est pas la première du genre menée par l’occupant marocain qui profite toujours de la conjoncture internationale pour tenter d’affaiblir la lutte du peuple sahraoui, notamment pour ses droits à la liberté, à l’autodétermination et à l’indépendance», a dit M. Bouchraya.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, vendredi dernier, la résolution 2414 qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et appelle les deux parties en conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, à des négociations «sans conditions préalables et de bonne foi», menées sous les auspices du Secrétaire général de l’ONU, rappelant à ses membres la nécessité de favoriser une solution politique juste, permanente et acceptable pour les deux parties, garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
Le Maroc a décidé mardi de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, en raison du «soutien» au Front Polisario, représentant légitime et unique du peuple sahraoui, a annoncé mardi le ministre des affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse à Rabat. Face à ces accusations, l’Iran a démenti mercredi «fermement» les déclarations «mensongères» du Maroc sur une prétendue coopération de Téhéran avec le Front Polisario, déplorant que de tels propos servent de «prétexte» à une rupture diplomatique.
Les autorités algériennes ont exprimé leur rejet des propos totalement infondés mettant indirectement en cause l’Algérie, tenus par le ministre marocain des Affaires étrangères à l’occasion de l’annonce par ce dernier de la rupture des relations diplomatiques entre le royaume du Maroc et la République islamique d’Iran», a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif.
R. I.
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