L’Algérie envisagerait une baisse de sa représentation diplomatique à Rabat
Par R. Mahmoudi – Selon l’agence turque Anadolu, le ministère algérien des Affaires étrangères a soumis au président de la République une série de propositions inhérentes à la campagne d’acharnement marocaine qui dure depuis plusieurs mois, et qui a atteint son point culminant cette semaine, avec les graves accusations portées contre l’Algérie sur un prétendu soutien au Hezbollah libanais.
D’après la même agence, citant des sources diplomatiques ayant requis l’anonymat, parmi les propositions figure, en tête, une baisse du niveau de représentation diplomatique avec le Maroc, avec expulsion d’un certain nombre de diplomates marocains en poste en Algérie, et fermeture de certaines représentations consulaires.
Le gouvernement algérien n’a pas encore commenté ces informations. En attendant donc une réaction officielle, la tension demeure vive entre les deux pays. Au Maroc, les médias sont plus que jamais mobilisés pour galvaniser l’opinion contre l’Algérie. Du coup, la question sahraouie est reléguée aux calendes grecques, alors que le royaume du Maroc est appelé à reprendre, sans condition, le processus de négociations avec le Front Polisario.
Commentant pour la première fois, jeudi, la décision de rompre les relations diplomatiques avec Téhéran, le chef du gouvernement, l’islamiste Saâd Eddine El-Othmani a indiqué, au cours d’une réunion du Conseil de gouvernement, que son pays «qui a pris une position ferme et est décidé» à rompre ses relations avec l’Iran en raison du soutien militaire apporté au Polisario, ne tolérera aucune atteinte à ses constantes nationales». Et de poursuivre : «Ce genre de questions nécessite la fermeté totale et la position de SM le roi Mohammed VI à ce sujet était ferme, forte et rigoureuse».
Une fois n’est pas coutume, El-Othmani n’a pas cité l’Algérie dans son intervention. Cette tâche est laissée, paraît-il, au porte-parole du gouvernement, Mustapha El-Khalfi, qui, dans un point de presse, jeudi, est revenu sur les allégations formulées par le chef de la diplomatie, Nasser Bourita, qui avait promis de présenter des preuves sur l’implication du Hezbollah dans l’envoi d’armes et d’encadreurs militaires dans les camps sahraouis de Tindouf.
Le porte-parole parle d’une livraison d’armes sophistiquées, des SAM 9, SAM 11 et des Strellas, acheminées par des dirigeants de Hezbollah aux militants du Polisario. Les autorités marocaines disposeraient aussi, soutient encore le porte-parole du gouvernement marocain, de preuves sur l’implication d’un membre de l’ambassade d’Iran à Alger, lequel aurait facilité les contacts et les rencontres et fourni «toutes les facilités logistiques» pour que des responsables militaires du Hezbollah puissent se rendre à Tindouf et rencontrer les responsables du Polisario.
R. M.
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