Qui s’allie à qui ?
Par Mrizek Sahraoui – Depuis l’instant qu’il s’en était fini – ou presque – de Daech qui a joué son rôle assigné et rempli sa mission et qu’il fallait achever le plan ou trouver le schéma de substitution qui s’inscrit dans la même optique, à savoir : maintenir le Moyen-Orient sous pression, il était prévisible qu’un conflit allait s’ébaucher dans la région, histoire de finir le boulot.
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour désigner la cible qui répond au mieux aux objectifs, trouver de prétendues preuves pour justifier la guerre, et (la) déclarer sans attendre un quelconque mandat, notamment celui de l’ONU qui a perdu sa voix, son poids, qui ne maintient plus la paix et la sécurité, ne développe plus les relations amicales, et ni ne résout quoi que ce soit dans le monde.
Devant ce constat alarmant et face à la politique du pire et le destin de l’humanité, à nouveau, entre les mains des faucons – le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avec à son côté droit l’ultranationaliste irrédentiste Avigdor Lieberman, et le président américain, Donald Trump, entouré des néoconservateurs, Mike Pompeo, secrétaire d’Etat, John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale et Gina Haspel, la directrice par intérim de la CIA –, dès lors que l’option d’ouvrir les hostilités contre l’Iran, avec le risque d’un embrasement généralisé du Moyen-Orient, a supplanté la voie diplomatique, portant la tension à son comble, mettant la communauté internationale dans une inquiétude et une incertitude sans commune mesure, immanquablement, et tôt ou tard, se posera la question de savoir «qui s’allie à qui ?».
Partant du postulat : «Celui qui n’est pas avec moi est contre moi», et étant donné que le concept du non-alignement relève, depuis un moment déjà, de l’histoire politique, inévitablement et à un moment ou un autre, surtout si la guerre entre Israël et l’Iran venait à prendre une dimension internationale, alors chacun des 49 pays arabes et/ou musulmans devrait prendre position. Il ne pourrait y avoir de place au principe de neutralité.
Certains, probablement dans le secret des dieux ou simplement par lâcheté, à l’instar du royaume du Maroc, ont anticipé et choisi leur camp. Les monarchies du Golfe sous l’égide de l’Arabie Saoudite, désormais des va-t-en-guerre bellicistes – irréfléchis – aux côtés des Etats-Unis et d’Israël, elles, mènent le bal d’une guerre qui laissera des traces.
Reste à savoir de quel côté se rangeront les pays arabes restants ? Ils observent, pour l’heure, un curieux et incompréhensible silence face à une crise ouverte dont nul ne peut mesurer les conséquences sur le Grand Moyen-Orient.
M. S.
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