Normalisation avec Israël : les monarchies arabes à visage découvert
Par R. Mahmoudi – Les démarches de rapprochement avec l’entité sioniste n’ont jamais été aussi intenses et aussi bien assumées chez les monarchies du Golfe que depuis les dernières frappes mutuelles entre Tel-Aviv et Téhéran. Les tirs lancés par l’armée iranienne contre des positions israéliennes sur le plateau occupé du Golan ont servi finalement d’alibi pour les trois principaux alliés du Golfe : l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, pour casser les ultimes barrières psychologiques qui les empêchaient encore d’annoncer publiquement leur acoquinement avec Israël, l’ennemi historique des Arabes, à quelques jours de l’inauguration officielle de la nouvelle ambassade des Etats-Unis à El-Qods.
Le premier à ouvrir le bal et à franchir ainsi le Rubicon est le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn, Cheikh Khaled Ben Ahmed Al-Khalifa, qui, dans un tweet, avait déclaré qu’Israël avait le droit de se défendre face à l’«agression iranienne» pour détruire la source du danger. Ces propos ont été brandis par l’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, le très sioniste David Friedman, pour rassurer les journalistes lors d’une rencontre, samedi, que le transfert de l’ambassade de son pays à El-Qods et son retrait de l’accord nucléaire iranien ne vont pas influer sur la paix et la stabilité au Proche-Orient, dès lors que de plus en plus de pays dans la région se déclarent «amis» avec Israël.
Cette sortie du diplomate américain coïncide avec des révélations explosives de l’agence américaine Associated Press sur une rencontre informelle qui a réuni dans un restaurant à Washington, en mars dernier, les ambassadeurs des Emirats arabes unis et du Bahreïn avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. D’après cette source, c’est l’ambassadeur émirati qui a pris l’initiative d’inviter Netanyahu et son épouse à sa table, alors qu’il dînait avec son homologue bahreïni et des responsables américains.
Selon l’agence américaine, le Premier ministre israélien s’est longuement entretenu avec ses interlocuteurs arabes sur les questions d’actualité, dont principalement «le péril iranien». Si les chancelleries émiratie et israélienne ont refusé de commenter l’information, aucun démenti n’a été publié pour nier les faits.
R. M.
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