Addis-Abeba : une délégation marocaine exclue d’une réunion de l’UA
L’Union africaine (UA) a décidé ce samedi d’interdire l’entrée de tous les membres d’une délégation marocaine, ayant tenté de s’introduire de force à la réunion des ministres des Affaires étrangères de quinze Etats africains dont la République arabe sahraouie démocratique (RASD), concernée par la consultation autour du thème de la réforme institutionnelle de l’UA, en vertu de la résolution 687 issue du dernier sommet d’Addis-Abeba, rapporte l’Agence de presse sahraouie (SPS).
La réunion qui s’est tenue à Addis-Abeba, en présence d’une délégation sahraouie conduite par le ministre de l’Eau et de l’Environnement, Brahim Mokhtar, a été retardée de deux heures, en raison d’une tentative de la délégation marocaine de s’introduire de force dans la salle, suscitant l’indignation des délégations présentes et des responsables de la Commission africaine.
Apres la tentative de la Commission africaine de convaincre la délégation marocaine que leur pays n’était pas convié à cette réunion dont la consultation concerne quinze Etats seulement, conformément à l’alinéa 3 de la résolution 687, issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en janvier 2018, le Maroc a indiqué qu’il est «déterminé à participer à la réunion aux côtés des quinze Etats concernés par le thème de la réforme, dont la RASD».
Selon des sources informées citées par SPS et reprises par l’APS, la présidente du Conseil exécutif de l’UA, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, a décidé de «mettre fin aux provocations du Maroc et son attitude non diplomatique», en procédant à un changement de salle et en renforçant les mesures sécuritaires pour interdire l’entrée des membres de la délégation marocaine.
Le Maroc a échoué une fois encore à imposer ses choix à l’UA, alors que le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mohamed, et la présidente du Conseil exécutif de l’UA ont déploré le retard accusé dans la tenue de la réunion, ont ajouté les mêmes sources.
La réunion consultative portera sur l’examen des nouveautés à apporter dans la mise en œuvre du projet de réforme de l’UA et les questions relatives au budget et aux finances, des questions prioritaires définies lors du sommet de l’UA et des Communautés économiques régionales, et ce conformément au principe de dépendance et d’intégration.
La RASD participe à la réunion à la tête d’une délégation dirigée par le ministre de l’Eau et de l’Environnement, Brahim Mokhtar Boumakhrouta, accompagné par Lamine Baali, ambassadeur du Sahara Occidental en Ethiopie et à l’UA, et Dadi Essalek, attaché de presse culturel à la Délégation sahraouie auprès de l’Ethiopie et de l’UA.
Le groupe des quinze Etats concernés par la consultation sur la réforme institutionnelle de l’UA est composé de trois pays de chaque région, proposés par les cinq territoires. La République sahraouie a bénéficié de la confiance de la région de l’Afrique du Nord, ainsi que de l’Algérie et de l’Egypte pour jouir de la qualité de membre dans ce groupe.
R. I.
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