Remaniement du BP du FLN : vers le retour de Sellal aux affaires ?
Par Hani Abdi – Comme nous l’avions annoncé, le secrétaire général du FLN a procédé au changement de la majorité des membres du bureau politique. Sur les 15 membres, seuls quatre sont restés. Il s’agit d’Ahmed Boumehdi, Leila Tayeb, Mahmoud Guemama et Saïd Ben Daida. Hormis Boumehdi, tous les caciques ont été éjectés, à commencer par Sadek Bouguettaya. C’est aussi tous les membres nommés par l’ex-secrétaire général du FLN, à l’image de Mustapha Boualeg, Mokhtaria Raqiq, Abdelkader Hadjoudj, Mohamed Alioui ou encore Abou El-Fadel Daadji, qui se retrouvent en dehors des structures du parti.
Ce changement confirme donc l’affaiblissement du front d’Amar Saïdani au sein du parti, lui qui s’agitait beaucoup ces derniers mois pour faire évincer Djamel Ould-Abbès.
Les nouveaux membres du BP politiques sont puisés en partie de l’ancien gouvernement d’Abdelmalek Sellal. On trouve, par exemple, l’ancien ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui marque ainsi son retour sur la scène politique, après une année d’éclipse totale. Il y a aussi le très influent ancien directeur du cabinet de Sellal, également ex-ministre d’Etat, Mustapha Kamel Rahaiel. Il y a également l’actuelle ministre de la Solidarité, Ghania Eddalia qu’Abdelmalek Sellal avait nommée dans son gouvernement en 2015 comme ministre chargée des Relations avec le Parlement.
A cette liste, on peut aussi ajouter Saïd Lakhdari, l’actuel chef du groupe parlementaire, lui aussi proche de Sellal.
Que signifie donc le retour de ces proches de l’ancien Premier ministre, qui est aussi militant FLN ? S’agit-il d’un prélude au retour de Sellal aux affaires politiques, à moins d’une année de la présidentielle de 2019 ?
Il faut rappeler qu’Abdelmalek Sellal a été trois fois directeur de campagne du président Bouteflika : en 2004, en 2009 et en 2014. Le FLN, qui appelle Bouteflika à rempiler pour un autre mandat présidentiel, pourrait solliciter l’appui de Sellal. Mais s’il est possible que Sellal revienne aux affaires politiques, Amar Saïdani semble, en revanche, s’éloigner de son objectif de reprendre les rênes du FLN. Cela surtout que Djamel Ould-Abbès le prend de court et annonce la tenue de la réunion du comité central en juin prochain.
H. A.
Comment (35)