Quarante terroristes seront libérés entre 2018 et 2019 : alerte en France
Par Karim B. – La France ne sait plus quoi faire de ses terroristes. Et ce problème inquiète les Français au plus haut point. C’est le procureur de Paris qui tire la sonnette d’alarme. François Molins estime, en effet, que la France «court un risque majeur de voir sortir des prisons, à l’issue de leur peine, des individus qui ne seront pas du tout repentis, qui risquent même d’être encore plus endurcis, compte tenu de leur séjour en prison». Le magistrat a révélé qu’«une quarantaine seront libérables d’ici 2019, condamnés pour des faits liés au terrorisme. Une vingtaine dès 2018 et l’autre vingtaine en 2019».
Le procureur de Paris a fait cette déclaration – relayée par des médias français – la veille de la fusillade de Liège, en Belgique, qui a fait un mort et deux blessés. On apprend que l’auteur de cet acte terroriste venait à peine d’être libéré après avoir purgé une peine de prison pour divers délits qui ne sont pas liés aux filières islamistes. Le prisonnier qui avait bénéficié d’une permission, selon certaines sources, se serait radicalisé durant son séjour carcéral.
En France, la sortie de prison de terroristes est une «situation jusqu’alors inédite», a affirmé le procureur François Molins. «Avant 2016, les magistrats, les juges n’avaient pas tout à fait conscience du danger que faisait peser Daech. Ils ne pénalisaient pas très lourdement et les prévenus encouraient des peines plus légères», a-t-il rappelé, laissant entendre ainsi que les autorités françaises sont face à un problème inextricable.
Que faire de ces terroristes qui «reprendront du service» dès qu’ils franchiront le portail du pénitencier duquel ils sortiront encore plus fanatisés et plus acharnés contre la société «impie» ? Pour le moment, les mesures préconisées semblent obsolètes. D’ordre purement bureaucratique, elles ne serviront pas à carter le danger. Les autorités judiciaires et les services de sécurité français cherchent d’abord à évaluer les «profils de dangerosité» de ces détenus, une démarche qui «nécessite un véritable travail de fond entre les services de renseignements, les préfectures, l’administration pénitentiaire et les acteurs judiciaires», affirme le procureur de Paris.
Est-ce suffisant ? Rien n’est moins sûr. «Ces sorties de récidivistes vont accentuer la menace terroriste endogène très forte en France, en raison d’un vivier de frustrés du djihad irako-syrien inspiré par Daech, pour passer à l’acte de manière isolée, mais aussi une menace venant des prisons alors que plus de 500 détenus terroristes côtoient plus de 1 200 radicalisés de droit commun», alerte François Molins, qui insinue ainsi qu’aucune solution efficace n’a été trouvée à quelques mois de la libération de quarante terroristes.
K. B.
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