Bamako s’inspire de l’Algérie et adopte un projet de loi d’entente nationale
Le gouvernement malien a adopté un projet de loi d’entente nationale destiné à «la consolidation de l’unité nationale» et le «vivre-ensemble», selon un communiqué diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le texte «propose, pour transcender le douloureux héritage de la crise née en 2012, le bénéfice du pardon aux fautifs et le bénéfice de l’indemnisation et de l’assistance publique aux victimes», selon le communiqué du Conseil des ministres. «S’appuyant sur les vertus du pardon», selon le gouvernement, il «offre la possibilité de réinsertion à ceux qui se sont laissés entraîner dans la contestation armée et manifestent un repentir sincère».
Le président Ibrahim Boubacar Keïta s’est engagé, lundi soir, dans sa déclaration de candidature à sa réélection, à assurer «la réussite de la réconciliation nationale». Il avait déjà évoqué dans son message de fin d’année une loi «d’entente nationale» exemptant de poursuites «tous ceux impliqués dans une rébellion armée», à condition qu’ils n’aient «pas de sang sur les mains».
Le président malien avait annoncé dans son message de fin d’année que son pays va se doter d’une loi «d’entente nationale» pour parvenir à la paix et la stabilité dans son pays, en s’inspirant de la Charte pour la paix et la réconciliation algérienne qui a permis de tourner la page de la tragédie nationale. Il s’était dit s’inspirer d’une «charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale» qui lui a été remise le 20 juin, deux ans jour pour jour après la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Trois ans après sa signature, l’accord de paix demeure «un socle de la cohésion sociale et de la stabilité», et la mise en œuvre du texte ne cesse de donner de bons signes, après notamment la mise en place récemment de nouvelles patrouilles mixtes, précédée par la tenue d’une conférence d’entente et l’installation, en 2017, des autorités intérimaires dans les régions du nord du pays.
R. I.