Quand l’hôpital Mustapha à Alger devient une tribune pour le FIS dissous
Par Karim B. – L’hospitalisation d’un ancien membre fondateur du parti religieux extrémiste FIS a constitué une véritable aubaine pour le député de même obédience, Hassan Aribi, pour diffuser des messages politiques à partir d’un établissement public dont la mission est de soigner les malades.
Dès que l’ancien bras droit du couple Abassi-Benhadj a été admis à l’hôpital Mustapha, à Alger, Hassan Aribi a saisi cette opportunité pour lancer des messages éminemment politiques à destination des résidus du FIS pour les inciter à la reconstitution de ce parti religieux qui a provoqué une vague de terrorisme sans précédent ayant fait des dizaines de milliers de morts, causé des milliards de dollars de pertes et, surtout, fait accuser au pays un immense retard dans le développement économique et social.
Une fois rétabli, Abdelkader Boukhamkham a été invité à livrer un message à «l’opinion publique nationale» à partir de sa chambre d’hôpital. «Je dis aux Algériens que le centre de décision en Algérie se trouve en France», s’est contenté de dire l’ancien membre dirigeant du FIS dissous dans un enregistrement vidéo diffusé par Hassan Aribi sur les réseaux sociaux.
Auparavant, le même Hassan Aribi avait publié une photo prise dans la chambre d’hôpital montrant Abdallah Djaballah et Ali Benhadj au chevet du malade convalescent. Preuve, s’il en est, que la multiplication des partis islamistes n’est qu’une «ruse de guerre» pour faire accroire à une différence de doctrine ou de choix politiques. Il n’en est rien.
Les dernières sorties de Hassan Aribi sont-elles un indice révélateur de la refondation en cours du parti dissous sous une nouvelle appellation ? La présidentielle de 2019 étant proche, les islamistes semblent décidés à peser de tout leur poids, en attendant les élections législatives et locales qui suivront et à la préparation desquelles le chef du MSP, Abderrezak Mokri, vient d’appeler ses militants à redoubler d’efforts pour y être présents en force.
Pendant ce temps, l’Etat continue d’observer ces dépassements et ces manœuvres politiciennes menées dans un établissement public de santé sans réagir.
K. B.
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