Madjer échoue à relancer la machine : les clignotants virent au rouge
L’équipe nationale de football n’a pas pesé lourd vendredi soir face au Cap-Vert, s’inclinant, à la surprise générale, au stade 5-Juillet d’Alger (3-2), alors que le sélectionneur national, Rabah Madjer, peine à trouver des solutions, à trois mois de sa deuxième sortie officielle à la tête des Verts.
Alors que tout le monde s’attendait à un sursaut d’orgueil, deux mois après la défaite concédée à Graz (Autriche) face à l’Iran (2-1), les équipiers du revenant Mokhtar Belkhiter sont passés complètement à côté de leur sujet face à un adversaire très réaliste qui n’a pas volé sa victoire. Madjer, qui s’est réjoui, mercredi, en conférence de presse de pouvoir disposer de l’ensemble de son effectif pour la première fois depuis son arrivée en octobre dernier, a échoué à trouver des solutions, à trois mois du match en déplacement face à la Gambie, dans le cadre de la 2e journée ( groupe D) des qualifications de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2019).
«Je suis déçu par le résultat. C’est vrai que c’est une défaite qui fait très mal, mais ce n’est qu’un match amical, ce qui compte le plus pour moi, c’est le rendez-vous face à la Gambie. Nous avons touché le poteau à cinq reprises. On a joué de malchance face à une bonne équipe du Cap-Vert qui, en revanche, a été réaliste en marquant trois buts sur quatre occasions procurées», a tenté de relativiser Madjer, plus que jamais sous pression.
Ayant entamé la partie convenablement, parvenant à ouvrir le score dès la 4e minute par Bensebaïni, l’équipe nationale est retombée vite dans ses travers, laissant l’initiative aux visiteurs qui allaient sceller le sort du match en seconde période. Le compartiment défensif était le maillon faible, en dépit de la présence des Mandi, Chafaï et autre Medjani. Il a cédé à trois reprises en l’espace de 58 minutes face à un adversaire loin d’être un foudre de guerre.
Madjer dans de beaux draps
Arrivé en octobre 2017 en remplacement de l’Espagnol Lucas Alcaraz, le bilan de Rabah Madjer est loin de plaider en sa faveur, même si aucune échéance officielle n’a été au rendez-vous. Le capitaine de la sélection algérienne à la CAN-1990 a concédé à l’occasion sa troisième défaite de suite, dont une avec l’équipe A’, composée de joueurs locaux, le 9 mai dernier à Cadix (Espagne) face à l’Arabie Saoudite (2-0).
Hué par une poignée de supporters présents dans l’enceinte olympique, Madjer se trouve désormais dans une situation inconfortable et est de plus en plus contesté après avoir échoué jusque-là dans sa mission de relancer la machine, ne serait-ce que sur le plan du jeu. «Ce n’est pas parce que j’ai perdu un match que je dois m’inquiéter pour mon avenir. Je ne vais pas démissionner, si je le fais je plongerai l’équipe dans la crise. Je ne peux me permettre de lâcher l’équipe nationale dans de telles circonstances. Je ne vais pas démissionner maintenant», a insisté Madjer à l’issue de la partie, en réponse à une question relative à son avenir.
Du côté de la fédération algérienne (FAF), aucune réaction n’a encore été faite au lendemain de cette défaite, alors que des indiscrétions évoquent déjà un limogeage imminent de Madjer en cas de nouvelle défaite lors du second test face au Portugal, jeudi à Lisbonne (20h15). Pour les observateurs et analystes, la FAF, conduite par son président, Kheïreddine Zetchi, qui vient à peine de boucler sa première année de mandat, est appelée à intervenir pour provoquer un changement immédiat, après avoir déjà commis une première erreur de casting, en confiant les rênes de la sélection à Alcaraz, démis quelques mois seulement après son arrivée pour résultats insuffisants.
R. S.
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