Le FFS n’est pas intéressé par la présidentielle de 2019

Laskri présidentielle
Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle du FFS. New Press

Par Hani Abdi – L’élection présidentielle de 2019 n’est pas la préoccupation du Front des forces socialistes (FFS). S’exprimant lors du conseil fédéral extraordinaire de Boumerdès, animé par Moussa Tamadartaza et Farid Bouaziz, Ali Laskri, membre de l’instance présidentielle du plus vieux parti de l’opposition, assure que sa formation n’aura aucun rôle à jouer lors de cette présidentielle.

Le FFS, selon lui, s’inscrit au-delà des rendez-vous électoraux. Toute sa concentration est actuellement sur la relance du processus du consensus national. Hadj Djilani Mohamed, premier secrétaire, a assuré, de son côté, que le FFS est très attaché à réaliser le consensus national, un projet défendu depuis le 5e congrès de sa formation politique.

Djilani souligne que la construction d’un consensus national demeure l’unique solution possible aux problèmes et menaces qui pèsent sur le pays. «Les orientations unilatérales et exclusives du système constituent un danger sur l’avenir et la souveraineté du pays», a affirmé Mohamed Hadj Djilani, assurant que le consensus que propose son parti  fait référence à l’esprit d’entente qui a prévalu à la veille du déclenchement de la Guerre de libération et qui a permis d’arracher l’indépendance. Selon lui, le FFS est «conforté» dans sa démarche par la convergence de vues des partis politiques sur la nécessité d’aller vers le dialogue et le consensus.

Mohamed Hadj Djilani fait la différence entre le projet de consensus national du FFS et celui porté par d’autres formations. «La nôtre, c’est la démocratie, les libertés, le respect des droits de l’Homme et la justice sociale, la réalisation d’un Etat démocratique et social, conformément à la déclaration du 1er Novembre 54 et à la plate-forme de la Soummam», a soutenu Djilani.

Le FFS a rappelé, la semaine dernière, que son projet a été engagé depuis 2014 par une série d’entretiens avec les partis politiques du pouvoir et de l’opposition, des personnalités politiques et des acteurs de la société civile, qui se poursuivent résolument avec des débats citoyens pour enrichir le projet et élargir les adhésions, encouragé en cela par les progrès réalisés depuis le lancement de cette initiative.

Le FFS estime qu’il est aujourd’hui en mesure, comme il s’y est engagé, de partager avec les acteurs concernés, dans un cadre approprié et en temps utile, les résultats de ses échanges, notamment les grands axes politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux pouvant constituer la base d’une plateforme de consensus national, qui n’exclut pas, dans la mise en œuvre, la compétition entre les partis politiques.

H. A.

Comment (5)

    lhadi
    2 juin 2018 - 23 h 01 min

    Les élections municipales de 1990 et celles des législatives de 1991 doivent servir d’argument massue contre le sentiment délétère qui se propage dans l’opinion comme parmi les élites, selon lequel accomplir son devoir de citoyen serait inutile. Les plus pessimistes ont déjà pris leur parti de leur retrait définitif. Tout en moi s’insurge contre cet état d’esprit. Je les invite donc à ne pas céder aux maux si répondus qui s’appellent le fatalisme et la résignation. L’un et l’autre doivent nous être étranger.

    La responsabilité politique impose de regarder la vérité en face., fut-elle brutale et dérangeante, à moins de se dérober devant elle par démagogie ou calcul politique à courte vue.

    Le problème majeur ?

    Il est d’ordre politique : facteur de cicatrices, de fractures, des inégalités, d’exclusions.

    Qui pourrait croire que la politique actuelle aura une incidence positive sur les grands problèmes nationaux si le premier magistrat du pays incarne l’Etat à lui tout seul ? Rien n’est possible avec un Président de la république qui adhère à la formule bien connue : « L’Etat ! c’est moi » de Louis XIV ou comme le rapporta Léon Trotsky dans la bouche de Joseph Staline : « la société ! c’est moi ».

    Les gesticulations démagogiques des mercenaires de la parole avec son cortège de mensonges ne peuvent masquer l’aiguisement de la crise politique, économique, sociale, culturelle et morale que connait notre pays. Ainsi, l’aggravation dangereuse de la politique autoritaire et antisociale du pouvoir, la montée du mécontentement populaire imposent la nécessité d’une conscience nationale condition sine qua non pour allier la conscience révolutionnaire à l’efficacité des sociétés modernes. Il importe donc de mettre à nu le responsable de cette gouvernance insane ferrée dans ses certitudes et bercée par le ronronnement de la bonne fée de la rente des hydrocarbures (noirs et bleus) qui lui a permis de privilégier le talon épargne que la valeur travail, de sacrifier le point de croissance pour ne pas énerver la société.

    Il faut le dire ! le Président de la république et ses « récipiendaires de l’absurde » ont été pris à contre-pied par la crise actuelle qui frappe le pays. Ne retenant pas la leçon de la crise des années quatre-vingt-cinq et ses conséquences, ils se sont entêtés à naviguer à vue dans une passe pleine de remous et de périls : le vaisseau Algérie n’a pas sombré ; mais il n’a pas non plus été préparé à affronter les difficultés de notre siècle. Auto-satisfaits par le travail de Sisyphe c’est-à-dire le bricolage permanent, !ils ont omis de prévoir l’orage par beau temps. Pour masquer leurs erreurs, leurs errements et leur panne d’idées, ils s’emploient à nous faire croire que c’est les puces des chiens qui font miauler les chats ; c’est-à-dire la crise que connait l’Algérie, au jour d’aujourd’hui, est la faute des autres.

    La vérité, celle qui ne ment jamais à la vérité, c’est-à-dire celle des faits, atteste qu’à l’heure actuelle, la maison Algérie souffre de la mal gouvernance. Elle brule et le premier des magistrats ainsi que ses es en génuflexion regardent ailleurs.

    Je persiste à dire qu’il ne peut y avoir de développement économique, social, culturel et moral sans développement politique.

    Pourquoi ?

    Parce que le Président de la république, affaibli par son accident vasculaire et l’usure du pouvoir, dicte une politique indifférente aux préoccupations. de la nation Algérienne, pratique le pouvoir personnel, trahit l’esprit de la constitution, marginalise le gouvernement et le Parlement par l’infaillibilité du chef qui veut concentrer sur lui l’intérêt, la curiosité, les passions de la nation pour dépolitiser ses erreurs et ses errements. En agissant de la sorte, il ne personnifie pas la république dans ce qu’il y a de plus fort, plus élevé et de plus exigeant, lui qui sait ce que la crise des années quatre vingt a couté en terme de souffrances et d’humiliations.

    La haute idée que je me fais du rôle dévolu au Président de la république et de la responsabilité qui lui incombe, je ne la trouve pas à travers sa politique, sa gouvernance. Le Président de la république ne comprend pas que sa légitimité, à moins de se tromper de fonction, dépend, d’une part, de sa capacité à dépasser les clivages, à incarner l’Algérie dans toute sa diversité et à rassembler le peuple Algérien dans son entier. et d’autre part, s’identifier à l’autorité souveraine que la constitution lui octroie et dont il doit toujours être prompt et attentif à affirmer la prééminence qui s’y attache.

    Pour accompagner l’entrée de l’Algérie, forte et unie dans le troisième millénaire qui s’annonce porteur de bouleversements gigantesques, probablement source d’autant de progrès et d’innovations que de drames, de crises, de conflits et d’instabilité, le Président de la république se doit de doter le pays d’une équipe dirigeante de compétences sans faille, forte, cohérente, loyale, déterminée et d’un chef de gouvernement dénué de tout souci de complaisance, de stature intellectuelle, de rigueur morale et dont la force de ses convictions sont exprimées avec un talent oratoire exceptionnel .

    Il n’est d’autres solutions pour le développement d’un Etat fort, d’une république solide, d’une Algérie moderne, apaisée dans toute sa diversité que d’oeuvrer pour une nouvelle gouvernance affranchie de l’alpha et l’omega de la médiocrité, de tout dogme idéologique et résolue à saisir, sans idée préconçue, les formidables opportunités que lui offre, dans tous les domaines, un monde qui n’a jamais paru aussi ouvert, aussi prometteur, même s’il n’a rien perdu en lui même de sa complexité.

    Fraternellement lhad
    ([email protected])

      MELLO
      3 juin 2018 - 17 h 46 min

      Vos idées peuvent enrichir le débat au niveau du consensus prôné par le FFS. Veuillez prendre contact au siège du parti ?

    Lghoul
    2 juin 2018 - 19 h 21 min

    La seule chose importante qui les interesse est leur part de la rente pour services rendus. Le reste, c’est aux autres de se casser la tete. Un parti qui n’a ni queue et ni tete et personne ne connait ni ses objectifs ni sa direction. Pendant ce temps, les annees passent et les comptes se remplissent. Qui souhaiterait pour une meilleure situation « d’opposant » ?

    LOUCIF
    2 juin 2018 - 15 h 21 min

    Il me semble que le Front des forces socialistes (FFS) n’est pas intéressé ni par les présidentielles de 2019 , ni pour se mobiliser auprès des autres contestataires pour le combat et l’avènement d’une nouvelle république, ni pour espérer voir Bouteflika à la retraite, ni remettre en question d’une manière claire et nette le pouvoir Bouteflika de 1999 ! Depuis la mort de da el Hocine, le FFS n’a plus rien à proposer sauf à cultiver l’ambiguïté pour on ne sait quel objectif !

    Pardon pour les anciens militants combattants du FFS mais c’est ce que me donne comme impression le FFS d’aujourd’hui ! J’ose espérer que c’est juste une impression !

      MELLO
      3 juin 2018 - 17 h 55 min

      Fondamentalement, vous ignorez le combat du FFS , qui est permanent ,même après la disparition de Hocine Ait Ahmed. Le problème majeur ,en Algérie, ce n’est pas Bouteflika, ni les futures élections présidentielles, mais c’est tout un système qu’il faudrait refondre. Cette refond atone passe ,inéluctablement , par la participation de toutes les forces et personnalités politiques autour d’un consensus national. C’est immense.

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