Civisme
Par Nouredine Benferhat – La question du civisme se situe au cœur de l’exercice de la démocratie, le citoyen réalise l’unité entre le sujet qui doit être libre pour participer à l’élaboration de la loi et l’individu qui s’y soumet, qui obéit. Le civisme constitue, certes, une vertu individuelle mais qui engage le collectif et mesure un comportement dans son rapport avec la norme. Ce lieu de médiation, d’échange entre le privé et le public se situe au croisement de l’ambition théorique de la citoyenneté et des formes concrètes de son exercice. Cela suppose que chaque individu puisse penser au moment du vote que la volonté générale à laquelle il concourt s’applique à lui comme à chacun et dans les mêmes conditions.
Le civisme met en jeu la citoyenneté, non sous la forme d’une abstraction structurante du corps social, mais comme l’exercice des droits qui y sont attachés. Les pratiques civiques peuvent être conçues comme la manifestation du «vouloir vivre ensemble», exercice coûteux de la liberté qui suppose engagements et affrontements et qui fait accepter aux intérêts particuliers l’intérêt général. Elles se situent également dans un souci constant d’accommodation de l’intérêt général. Cette négociation avec soi se produit notamment en fonction des savoirs civils (langue, culture, religion, etc.), des situations individuelles et du poids des injonctions et des obligations.
Le comportement civique ne peut donc se résoudre à une abstention. Il décrit une attitude par rapport à la règle collective. Attitude d’adhésions, le civisme valorise des aspects de l’intérêt général pour mobiliser la capacité de participation (le vote), la capacité de contribution et la capacité de réciprocité des personnes.
N. B.
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