Quatre événements simultanés pour un même objectif : déstabiliser l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Vidéos offensantes appelant ouvertement à la réédition du «printemps arabe» en Algérie ; appel à la création de milices armées en Kabylie ; introduction, heureusement déjouée, d’une quantité hallucinante de cocaïne dans des circonstances qui restent encore un mystère ; sortie inopinée d’Ali Benhadj, désormais autorisé à prêcher à sa guise dans les mosquées et à rameuter ses ouailles ; et, pour finir, une décision ubuesque du tribunal pénal fédéral suisse d’annuler l’ordonnance de classement du ministère public de la Confédération dans le procès intenté par d’anciens militants du FIS dissous contre le général à la retraite Khaled Nezzar.
Quatre événements qui se sont déroulés en moins d’une semaine, et qui ont comme point commun et comme objectif clair : la déstabilisation de l’Algérie avec, comme trait caractéristique, le souci de confier la tâche aux Algériens eux-mêmes. C’est à croire qu’une seule main experte, tentaculaire (c’est-à-dire qui a des complicités à l’intérieur) et prédatrice est aux manœuvres. D’où la question : qui a intérêt aujourd’hui à voir le pays sombrer dans le chaos ? Et, d’abord, qui se cache derrière cette campagne synchronisée, qui n’est apparemment qu’à ses débuts ?
Quelles que soient les forces et les raisons qui les poussent à redoubler de pression sur l’Algérie, cet acharnement nous renseigne sur une réalité que l’on ne peut plus continuer à cacher, c’est que jamais les forces du mal n’auraient pu se liguer avec une telle intensité si elles n’avaient pas senti que l’Etat algérien vacillait ou, du moins, donnait des signes de faiblesse et d’usure.
Les incohérences criantes dans l’action de l’Exécutif, le maintien d’un gouvernement contre son gré, l’hypercentralisation du pouvoir, le flou qui entoure la prochaine élection présidentielle, la mise au pas des deux Chambres et de l’opposition, les dissonances effrayantes au sein de la classe politique dirigeante (ONM contre Ouyahia, FLN contre RND…)… sont, en effet, autant de signes révélateurs d’un délitement inquiétant des institutions de l’Etat.
Et le plus inquiétant, c’est que les choses continueront à fonctionner de la même manière jusqu’au moins 2019 !
R. M.
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