Ferhat Mehenni dénoncé par l’un de ses anciens compagnons de cellule à Lambèze
Le dernier appel de Ferhat Mehenni à constituer une «force de contrainte» en Kabylie continue de susciter des réactions de condamnation et de réprobation. Ces réactions viennent aussi de ses anciens compagnons de lutte, à l’image d’Arezki Abboute qui a partagé avec lui la même cellule à Lambèse.
Arezki Abboute n’a pourtant pas l’habitude d’intervenir publiquement dans des polémiques. «Je me suis longtemps imposé comme règle de ne jamais donner mon avis personnel publiquement sur des déclarations de femmes ou d’hommes politiques kabyles, même quand je ne partage pas le contenu de celles-ci», a précisé d’emblée Arezki Abboute, dans un texte publié sur Facebook. «Mais aujourd’hui, avec l’appel lancé à partir de Londres par Ferhat Mehenni, dont je fus un des compagnons d’infortune à Berrouaghia et à Lambèse, en 1985, je me sens un devoir de me libérer de cette règle, non pas pour dénigrer celui qui a marqué de son empreinte le combat pour l’identité amazighe, mais pour dire mon inquiétude et exprimer mon souhait de voir la Kabylie continuer de privilégier le combat pacifique comme elle le fait depuis près de quarante années maintenant», a-t-il affirmé.
Arezki Abboute s’est dit «convaincu que c’est la voie royale pour faire aboutir une revendication, fût-elle l’indépendance ; un projet auquel moi je n’adhère pas, mais dont je ne fais aucun tabou, pour peu qu’on rejette la violence comme moyen d’action». La démarcation d’Arezki Abboute de l’appel de Mehenni vaut ainsi son pesant d’or, en raison notamment de la réputation dont jouit cet homme en Kabylie.
Arezki Abboute a commencé la lutte pour l’identité et la culture berbères dès son jeune âge. Il a été un militant actif du Mouvement culturel berbère (MCB) depuis sa création. Il a fait partie des détenus d’avril 1980.
Hani Abdi
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