Levet explique pourquoi l’Algérie est importante pour l’avenir de la France
Par Hani Abdi – Le haut responsable à la Coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, revient dans un entretien accordé à la chaîne vidéo d’Algeriepatriotique sur la coopération entre la France et l’Algérie dans le domaine économique.
Cet économiste et également essayiste reconnaît que la coopération n’a toujours pas atteint le niveau souhaité par les deux présidents algérien et français en décembre 2012. Mais selon lui, beaucoup de choses se font qu’elles soient connues de tout le monde. «Certes, nous ne sommes pas encore à la hauteur des enjeux communs. Mais je trouve qu’on progresse. En trois à quatre mois, il y a eu pas mal de dynamiques qui se mettent à l’œuvre et qui, souvent, sont méconnues, beaucoup plus en France qu’en Algérie», relève-t-il, appelant ainsi les entreprises françaises à mieux saisir l’intérêt de travailler avec l’Algérie. «Souvent, nous parlons de relations d’exception et, en général, les facteurs qui sont mis en avant consistent à dire, oui parce que l’Algérie est un marché important, oui parce que nous avons des échanges humains extrêmement denses, oui parce que nous avons une histoire commune. Tout ça est vrai, c’est une grande proximité. Mais ces facteurs ne sont pas suffisants», estime Jean-Louis Levet qui plaide pour un axe stratégique et un plan de travail commun à très long terme.
Puissance dominante
Jean-Louis Levet considère que l’Algérie et la France ont des atouts communs qui leur permettront de faire face ensemble aux nombreux défis de l’avenir. «Pourquoi l’Algérie est un partenaire absolument important pour notre avenir», souligne-t-il. Pour ce haut responsable à la Coopération industrielle et technologique franco-algérienne, «l’Algérie est un partenaire capital au moins pour trois raisons. La première est que «l’Algérie est une puissance dominante, la deuxième est qu’elle est au cœur du Maghreb et la troisième est qu’elle dispose d’autres relations avec l’Afrique, que la France n’a pas».
«L’Algérie peut donc être le pivot de l’Afrique-Europe», soutient-il, tout en mettant en avant les complémentarités entre les deux pays. Selon lui, l’Algérie dispose de ressources naturelles que la France n’a pas, elle dispose aussi de compétences qui valent de l’or, en médecine, en mathématiques, en biologie et en informatique. Des compétences qu’il juge primordiales pour les nouvelles mutations technologiques. Jean-Louis Levet parle dans le même entretien des défis communs dont celui de la jeunesse. Ces défis communs sont : «Donner de l’avenir à nos jeunesses respectives, lutter contre le changement climatique, comment progressivement sortir d’une économie fondée sur la matière première.»
Pieds-noirs
Interrogé sur les déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, appelant les entreprises algériennes à s’appuyer sur les réseaux des pieds-noirs pour se placer sur le marché international, Jean-Louis Levet applaudit ces déclarations. «Il a tout à fait raison. L’Algérie a une chance extraordinaire, c’est d’avoir de nombreux Français qui connaissent l’Algérie. Parmi eux, il y a les Français d’Algérie qui sont partis en 1962, certains sont partis plus tard. Ils étaient 800 000 à l’époque. Leurs enfants et leurs petits-enfants représentent aujourd’hui environ 3 millions de personnes. Et je pense que ces Français d’Algérie ont gardé un lien avec leur pays d’origine», souligne-t-il, considérant que «le Premier ministre algérien a tout à fait raison d’adresser ce message aux enfants et aux petits-enfants des Français d’Algérie qui auront sûrement un grand plaisir à retourner dans leurs pays d’origine».
Jean-Louis Levet dit avoir été agréablement surpris d’apprendre «comment ces Français d’Algérie sont bien reçus». «Au-delà des questions politiques qui, parfois, laissent de côté les peuples, la mémoire est là et les gens continuent à s’apprécier», affirme-t-il, qualifiant de «très positif» le message du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dont les propos sur les pieds-noirs ont suscité une polémique et fait réagir jusqu’à l’Organisation nationale des Moudjahiddine.
H. A.
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