Ange ou démon ?
Par Nouredine Benferhat – La prudence politique encadrée par l’intelligence et la justice d’un principe : l’usage spécifiquement humain de la raison qui est une «force cachée» propre au leader, alors que la force qui s’expose au grand jour est «commune aux gens ordinaires et aux animaux».
Que devient l’art de gouverner quand celui-ci se sépare de l’éthique et que la prudence, vertu cardinale de l’homme d’Etat, est dévaluée et instrumentalisée ? Deux cas de figure peuvent être retenus : l’un vise à appréhender l’exercice du pouvoir dans son essence et énonce des principes pour éviter les dérives despotiques. L’autre réduit le politique à un jeu de fourberie et d’apparence et prône une prudence purement instrumentale, négligent toutes les fins autres que le maintien de la suprématie individuelle avec une forte tendance à la mégalomanie.
Le développement incontrôlé de l’ego conduit à s’identifier à la raison l’Etat et à se transformer en un chimérique marchand de bonheur. De cette conception découle l’identification de toute politique au despotisme.
«Si le pouvoir vous était donné, si vous aviez de cœur, si vous aimiez la vie, vous le verriez se déchaîner ce monstre et cet ange que vous portez en vous» (Camus Caligula).
N. B.
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