Avec des pincettes
Par M. Aït-Amara – Trop de confusion. Trop d’interférences. Trop de commentaires. Trop de manipulation. Trop de supputations. Trop de non-dits. Et peu ou pas de communication officielle. Voici à quoi se résume la situation politique actuelle, dont le trouble a été aggravé par l’affaire dite des 700 kilogrammes de cocaïne saisis au port d’Oran.
Devant cet état de fait, Algeriepatriotique a choisi de ne pas plonger les yeux fermés dans cette mare agitée où la précipitation et l’engouement l’emportent sur la pondération et la clairvoyance.
Plus l’échéance de 2019 approche, plus les acteurs de la scène politique et – depuis quelques années – de la sphère économico-financière s’agitent, emportés par la fièvre du pouvoir et animés par le désir irrépressible de sauvegarder des intérêts étroits et de maintenir un statu quo qui, si l’Algérie ne le transcende pas très vite, conduira inexorablement à une situation chaotique et fera entrer le pays dans une crise aux conséquences désastreuses.
Nous ne sommes plus dans la situation où les petites querelles partisanes animaient la scène politique nationale. L’avènement d’une nouvelle ère aux délinéaments hasardeux, et à l’instauration de laquelle l’argent sale a grandement contribué, menace gravement la stabilité et la sécurité du pays.
Le limogeage du directeur général de la Sûreté nationale quelques heures à peine après avoir tenu des propos ambigus sur la corruption et «ceux qui la combattent», la réaction, avant lui, du ministre de la Justice, qui assure que «personne n’échappera à la justice» quel que soit son rang, la mise au point du Syndicat des magistrats, qui refuse que le procès de l’affaire de la cocaïne se transforme en celui de la justice, la qualification par le Premier ministre de l’affaire de la cocaïne comme étant une «agression» étrangère, sont autant d’éléments qui nous interpellent.
Face au silence des autorités qui répugnent à communiquer dans ce genre d’affaires, laissant libre cours aux hypothèses et aux rumeurs, Algeriepatriotique s’interdit toute implication dans ce qui semble être un grand remue-ménage à moins d’une année de l’élection présidentielle.
Nous analyserons les faits, mais nous ne courrons pas en haletant derrière de [faux] scoops. Car c’est de l’intérêt du pays qu’il y va, et non du nombre de lecteurs à racoler.
M. A.-A.
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