Shame on you AP !
Par Sadek Sahraoui – Le hasard fait bien les choses. Le Département d’Etat vient de publier un long rapport sur le trafic des personnes qui tombe effectivement à point nommé. Dans ce volumineux document, il est dit que l’Algérie est devenue un pays de transit et de destination pour l’immigration clandestine provenant des pays d’Afrique subsaharienne. De nombreux migrants, échouant à rejoindre l’Europe restent, en effet, en Algérie. Certains d’entre eux qui ont des dettes à régler aux passeurs sont alors susceptibles d’être réduits au travail forcé et à la prostitution pour payer leur traversée à ces réseaux criminels. Les autorités algériennes restent-elles les bras croisés face au drame des migrants ? Bien sûr que non.
Le rapport en question note d’ailleurs noir sur blanc que «l’Algérie a maintenu en 2017 les efforts engagés pour la protection des migrants». «Au cours de la période sous revue, le gouvernement (algérien) a déployé des efforts considérables en augmentant le nombre d’enquêtes et de poursuites engagées contre des trafiquants présumés (…) et en formant davantage de praticiens judiciaires», souligne encore ce rapport mondial présenté par le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Plus loin, le Département d’Etat reconnaît également dans son rapport que «l’Algérie, qui œuvre activement dans le cadre d’Afripol pour renforcer la coordination des pays africains en la matière, contribue également aux bases de données d’Interpol sur la traite des êtres humains et le trafic de migrants». Grâce à son engagement, l’Algérie a vu d’ailleurs son classement de cette année s’améliorer par rapport à celui de 2016.
Contrairement aussi à la pseudo-réalité décrite par l’agence de presse américaine Associated Press (AP), il n’est dit nulle part dans le rapport du Département d’Etat que l’Algérie abandonne régulièrement des milliers de migrants dans le désert. Pourtant, on ne peut pas accuser les services de l’ancien patron de la CIA d’être de connivence avec l’Algérie.
A chaque fois qu’il a été question de violations des droits humains ou des libertés religieuses, les Etats-Unis ont toujours été intraitables avec nous. Si les autorités algériennes avaient réellement laissé l’Algérie se transformer en un pays «négrier», comme le prétend AP, il est certain que Washington n’aurait pas hésité un seul instant à le crier sur tous les toits. A ce propos, s’il y a bien une chose que prouve le document du ministère américain des Affaires étrangères, c’est que le reportage d’AP sur la situation des migrants en Algérie, intitulé honteusement «Marche ou crève», a été outrancièrement bidonné. Il s’agit même d’un flagrant délit de mensonge. Shame on you Associated Press !
S. S.
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