Le décret de Bouteflika annonce-t-il l’évacuation du Club des Pins ?
Par Karim B. – Le décret présidentiel portant incessibilité des structures relevant de l’établissement public de la résidence d’Etat du Sahel, qui a été publié dans le dernier Journal officiel, suscite des interrogations sur les raisons qui ont poussé le président Bouteflika à le promulguer dans ce contexte marqué par une grande agitation.
Le chef de l’Etat a-t-il reçu des rapports sur des velléités de certains de faire main basse sur les villas des deux résidences concernées, transformées par le président Zeroual, au milieu des années 1990, en zone de sécurité pour l’hébergement des hauts fonctionnaires de l’Etat ? Des observateurs n’excluent pas que le président Bouteflika ait décidé de couper l’herbe sous le pied de responsables qui envisageraient d’accaparer les biens situés dans cette zone balnéaire, en profitant de la confusion qui règne actuellement.
Mais tout porte à croire que le décret présidentiel sera suivi par une décision très attendue par les citoyens, celle de la réouverture des stations balnéaires dont ils ont été privés durant plus de vingt ans et qui sont devenues problématiques aussi bien sur le plan économique que politique. On se souvient que des villas avaient été saccagées par leurs anciens occupants lorsque l’Etat avait décidé de les en expulser pour permettre à d’autres fonctionnaires de bénéficier d’une résidence sécurisée.
Cet incident, qui avait fait la Une des journaux à l’époque, ne s’est plus reproduit mais les appétits se sont aiguisés à l’approche d’une probable réouverture de cette zone au grand public et, donc, de l’évacuation de tous ses occupants actuels.
Sur le plan politique, le maintien de cette zone fermée contredit les assurances des autorités sur la situation sécuritaire du pays qui s’est nettement améliorée.
Enfin, des sources ont néanmoins émis des réserves sur le décret signé par le président Bouteflika pour préserver ce patrimoine public de la prédation, en expliquant qu’un décret peut annuler un autre et que seul la constitutionnalisation de la défense du patrimoine pourra éviter une telle dérive.
K. B.
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