Affaire de la cocaïne : l’Espagne a-t-elle fourni de nouveaux éléments ?
Par Sadek Sahraoui – A l’invitation du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, le ministre de l’Intérieur du royaume d’Espagne, Fernando Grande-Marlaska, a effectué aujourd’hui une visite officielle en Algérie. Selon le département dirigé par Bedoui, cette visite a constitué «une occasion pour enrichir et renforcer les échanges dans les domaines d’intérêt commun entre les deux départements ministériels». Les deux responsables se sont longuement entretenus en présence des membres des délégations des deux pays, notamment le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba, et le directeur général de la Sûreté nationale, le colonel Mustapha Lahbiri.
Dans une déclaration à la presse, Bedoui a indiqué que la visite du ministre espagnol dénote «l’importance des relations stratégiques qui unissent les deux pays». C’est également, a-t-il dit, un «message fort de notre détermination à mener une coordination permanente pour atteindre des niveaux élevés dont l’objectif étant de faire face aux défis communs auxquels est confrontée la région, notamment la lutte contre le terrorisme et les crimes liés à ce phénomène».
Exit le dossier de la lutte contre le terrorisme et la problématique des migrants clandestins, il est certain aussi que le ministre algérien de l’Intérieur et son homologue espagnol ont parlé de trafic de drogue, deux phénomènes dont souffrent beaucoup l’Algérie et l’Espagne. L’hypothèse est d’autant plus grande que cette visite tombe en plein milieu d’une grosse affaire de trafic de cocaïne. En plus, c’est grâce à l’alerte donnée par les services de sécurité espagnols que les autorités algériennes ont pu récemment déjouer une tentative d’importation de plusieurs centaines de kilos de cette drogue à partir du port d’Oran. Une première en Algérie.
Il est très probable, en effet, que Madrid veuille aujourd’hui connaître l’évolution de cette affaire qui a déjà fait tomber de nombreuses personnes et qui pourrait bien impliquer aussi des citoyens espagnols. Côté algérien, il n’est pas exclu également que Noureddine Bedoui ait demandé à bénéficier de l’expertise espagnole en matière de lutte contre le narcotrafic, surtout que les services espagnols ont une excellente connaissance de l’Amérique latine d’où est partie la drogue saisie au large du port d’Oran. A ce propos, il est possible que Fernando Grande-Marlaska ait fourni de nouveaux éléments à Noureddine Bedoui.
S. S.
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