Un ex-policier jugé pour des tags racistes sur les façades du consulat d’Algérie à Lyon
Un ex-policier lié au mouvement de l’ultra-droite a été condamné mardi à trois mois de prison avec sursis pour avoir tagué lundi des slogans racistes et islamophobes sur le consulat général d’Algérie à Lyon, a-t-on appris mercredi du consul général Abdelkrim Serraï.
L’auteur de ces tags (M. S., 47 ans) n’a pas renié devant le juge ses convictions ultra-droites et son appartenance au groupuscule d’extrême droite Action des forces opérationnelles (AFO), dont un groupe de dix individus a été arrêté il y a dix jours et qui projetait des attaques violentes contre la communauté musulmane en France.
Cet ex-policier, qui a été licencié du corps de la police en 2006 pour consommation de stupéfiants, a été interpellé lundi devant le consulat général alors qu’il était en état d’ivresse, a ajouté la même source.
Lors de sa comparution immédiate, le parquet a demandé une peine de 6 mois. L’accusé a présenté ses excuses, expliquant qu’il avait des problèmes sociaux et familiaux, a indiqué le consul général, précisant que le juge l’a condamné à trois mois avec sursis.
Le consul général a également indiqué à l’APS qu’il a été appelé par les autorités locales, dont le préfet, qui lui ont présenté leurs excuses pour cet «incident malheureux», l’assurant que toutes les mesures ont été prises pour la sécurisation des lieux.
Il y a une dizaine de jours, rappelle-t-on, les services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avaient arrêté dix individus liés à l’ultra-droite, «soupçonnés de préparer un passage à l’acte».
Ces interpellations, fruit de «très nombreuses» surveillances, ont été effectuées à travers l’ensemble du pays.
Le journal Mediapart avait publié, en avril dernier, une enquête dans laquelle il indiquait que les services de sécurité et de renseignement s’inquiètent de la part grandissante de membres ou anciens membres des forces de sécurité, notamment des anciens militaires, liés à l’ultra-droite violente et ayant rejoint des groupuscules d’«autodéfense».
Une cinquantaine des individus seraient des fonctionnaires de la sécurité en activité ou à la retraite, militaires, gendarmes ou policiers.
Selon des informations distillées par la presse, les individus interpelés avaient «un projet de passage à l’acte violent, aux contours mal définis à ce stade, ciblant des personnes de confession musulmane».
R. N.
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