Aïssa minimise les agressions contre les imams : 93 cas enregistrés depuis 2016
Par R. Mahmoudi – Selon le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, les services de son département ont enregistré 93 agressions contre des imams dont la plupart ont eu lieu en dehors des mosquées.
En réponse à une question des journalistes, le ministre a voulu minimiser l’ampleur de ces cas d’agression, en assurant que ce chiffre «n’est pas aussi inquiétant et aussi grave qu’on essaie de le faire croire», ajoutant que l’Algérie compte 17 000 mosquées à travers son territoire.
Contredisant ce que lui-même avait laissé entendre dans une série d’alertes lancées sur sa page Facebook ces derniers jours, le ministre a tenu à préciser que «la plupart des agressions relèvent de problèmes personnels ayant eu lieu hors des mosquées ou en raison d’un malentendu, comme ce fut le cas d’un imam de la wilaya de Skikda, agressé par un individu qui pensait que cet imam le visait dans un prêche qu’il avait prononcé». Sur le même ton rassurant, Mohamed Aïssa souligne que tous les imams qui ont été victimes d’agressions physiques ont obtenu réparation.
Or, dans ses précédentes alertes, le ministre s’est alarmé contre une offensive menée par des islamistes extrémistes, «partisans de la fitna», selon ses propres termes, pour avoir le contrôle des mosquées et investir notamment les comités de gestion de ces mosquées.
Pour le ministre des Affaires religieuses, ce qui doit réellement interpeller les responsables ce sont les agressions qui ont lieu à l’intérieur des mosquées, «sans aucun respect pour le caractère sacré des lieux», chose qui appelle, selon lui, l’intervention de l’Etat pour protéger la mosquée et l’imam dans le cadre des lois de la République.
Dans ses messages, Mohamed Aïssa avait exhorté les imams à déposer plainte en cas d’agression, en leur assurant le soutien de son département, prêt à se constituer partie civile.
Dans le même sillage, le ministre a révélé que le ministère de la Justice se penchait sur l’introduction de nouveaux articles dans le Code pénal, visant la protection de l’imam dans l’exercice de ses fonctions.
R. M.
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