Qui cherche à provoquer une guerre ouverte entre le FLN et le RND ?
Par Kamel M. – Finie la lune de miel entre le FLN et le RND. Depuis les piques lancées par Djamel Ould-Abbès auxquelles Ahmed Ouyahia a toujours répondu avec répartie pour éviter de dévoiler la guerre larvée que les deux partis de l’alliance présidentielle se livrent depuis un certain temps, la confrontation est allée crescendo et tout indique qu’un divorce est imminent.
Le FLN, qui a rectifié le tir en corrigeant un communiqué dans lequel il est reproché à un parti de l’alliance d’avoir trahi le président Bouteflika, s’est attaqué de façon frontale au RND. Aux accusations du FLN, le RND vient de répliquer par un communiqué dans lequel il rappelle, en réponse au contenu du communiqué émanant du Bureau politique du FLN et qui a abordé les affirmations du secrétaire général de ce parti sur les consultations qui ont précédé la candidature de Bouteflika à la présidentielle de 1999, que le secrétaire général du RND à l’époque, Tahar Benbaïbèche, avait été éjecté en raison de sa position hostile à Bouteflika qualifiée de «personnelle».
Le RND explique que le parti a soutenu la candidature de Bouteflika sous la conduite de son nouveau secrétaire général Ahmed Ouyahia, soulignant que la position du RND vis-à-vis du président de la République est «immuable».
Cette passe d’armes entre le FLN et le RND traduit-elle un malaise au sommet de l’Etat ? Des rumeurs vite démenties avaient circulé sur l’intention d’Ahmed Ouyahia de se présenter à la prochaine présidentielle. Ceux qui sont derrière cette information, qualifiée d’inexacte par le RND et le concerné lui-même, veulent-ils créer un conflit entre le Président et son homme de confiance qui a répondu présent à chaque fois que Bouteflika l’a appelé pour «sauver les meubles» ? Le coup vient-il du FLN ?
C’est la première fois que le RND réagit officiellement à une déclaration du FLN. Preuve que les semaines et les mois à venir verront une confrontation directe entre les deux principaux partis sur lesquels s’est appuyé le président de la République depuis sa première candidature en 1999 et avec le soutien desquels il compte se représenter en 2019, si l’option d’un cinquième mandat est maintenue.
Cette fission au sein de l’alliance présidentielle est, par ailleurs, annonciatrice d’une nouvelle configuration politique dans laquelle, vraisemblablement, le FLN se rapprochera des islamistes et le RND des démocrates.
K. M.
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