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Par R. Mahmoudi – Que cache l’offensive politique que mène le MSP depuis quelques jours, en lançant son initiative appelant à la construction d’un consensus national avec le souhait bien affiché d’impliquer l’institution militaire ?
A première vue, le parti d’Abderrazak Mokri est dans son rôle de parti d’opposition qui cherche naturellement à se placer dans un échiquier politique appelé à se métamorphoser à l’orée des élections présidentielles du printemps 2019.
D’autres partis, comme le FFS, avaient fait, avant lui, la même proposition mais n’ont pas eu les mêmes échos. Si le MSP a, aujourd’hui, plus de chances d’être écouté, ce n’est pas parce que son projet serait plus persuasif ou plus souple, mais plutôt parce qu’il tombe à un moment où le pouvoir en place donne l’impression d’avoir besoin de réintégrer les islamistes dit modérés, dans le but de mieux les contrôler et, surtout, de juguler un tant soit peu cette déferlante salafiste qui a envahi nos mosquées et les lieux publics.
Il faut dire que les islamistes algériens eux-mêmes sont persuadés qu’ils demeurent, comme au Maroc, en Tunisie et dans la majeure partie de la région, incontournables ; incontournables pour assurer le pouvoir en place d’une légitimité populaire qu’ils croient détenir.
Donc, cette initiative du MSP vise moins à changer fondamentalement la donne politique, avec notamment sa proposition surréaliste de président et de chef de gouvernement «consensuels», qu’à maquiller une offre de service pour une nouvelle forme de participation au gouvernement, qui reste à discuter.
La direction du MSP avait déjà tenté plusieurs fois de négocier son retour en grâce, mais elle a préféré continuer à faire monter les enchères.
R. M.
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