Conférence de Tunis : amis ou ennemis de la Syrie ?
Du jamais vu dans les annales des conférences internationales, c’est le Qatar qui finance la Conférence internationale des prétendus «amis de la Syrie» qui se déroule les 24 et 25 février 2012 à Tunis. La révélation a été faite sous l’anonymat à l’agence Associated Presse par un diplomate arabe en poste à Tunis. Le personnel de l’ambassade qatarie travaille d’arrache-pied, ces derniers jours, pour préparer cette conférence, alors que «la partie tunisienne est chargée seulement du dispositif de sécurité et de l’envoi des invitations». C’est, souligne ce diplomate, la première fois que l’organisation d’une conférence internationale échoit à un pays étranger autre que le pays hôte. Un précédent qui restera très certainement dans les annales.
Il y a quelques jours, des informations avaient circulé sur la participation de soldats qataris à l’opération de sécurisation des frontières tuniso-libyennes, mais le ministère de la Défense tunisien a vite publié un démenti diffusé par la télévision officielle tunisienne, affirmant que «ces informations colportées par des journaux et des réseaux sociaux sont infondées». «La mission des Qataris qui se trouvaient en Tunisie, expliquait le communiqué, concerne l'action humanitaire dans le sud tunisien consistant à accueillir et héberger les réfugiés fuyant la Libye ; ce camp a été levé le 2 février.
On sait que la présence qatarie est mal vue en Tunisie. Le 14 janvier dernier, des travailleurs et syndicalistes s’étaient rassemblés devant le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à l’appel de la centrale syndicale, brandissant des banderoles sur lesquelles il était inscrit : «Le peuple tunisien est libre, non à l’ingérence qatarie et américaine» et lançant à l’adresse de l’émir qatari le fameux «Dégage !».
Dans la tentative de déstabilisation qui touche actuellement la Syrie, l’émir du Qatar rue dans les brancards en appelant l’Otan à faire la guerre au peuple syrien. Les choses ont changé depuis le drame libyen, le veto sino-russe a empêché les va-t-en guerre de mettre à exécution leur projet.
A. K.
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