Chiche, soyez des députés sans privilèges !
Le ding-dong de la clôture des listes de candidature pour la très prisée chaire de député n’avait pas encore retenti que la guerre au sein des partis en lice pour les législatives a éclaté. Pourquoi halètent-ils, donc, tous ces aspirants à la députation ? Serait-ce le désir irrépressible de servir le peuple ? Cette hypothèse nulle ne convainc personne. Mais est-ce la faute de ces candidats à la fortune clé en main si l’Etat a généré ce phénomène de cupidité en multipliant les privilèges dédiés à ces super-citoyens dont le rôle dans la société, à vrai dire, équivaut à rien ? Si l’Algérie veut réellement s’amarrer à la locomotive du développement, seul corollaire de la prospérité, elle devra revoir ses critères d’attribution des avantages. Ce ne sont pas les députés qui font avancer le pays, mais toutes ces petites gens qui suent dans l’ombre et qui produisent notre véritable richesse intellectuelle et physique.
Le modèle pseudo-démocratique jadis importé et désormais imposé par la force, sous la forme de coups d'Etat civils, a démontré son injustice. Les parlements prouvent, dans les fiefs mêmes de cette forme de gouvernance appelée démocratie, qu’ils ne sont guère plus que des chambres de résonnance pour les gros pontes du système financier mondial corrompu. En France, pour être candidat du peuple à la présidence, il faut que 500 maires vous y autorisent en apposant un gribouillis sur un bout de papier ; 500 maires qui s’arrogent le droit de décider au nom de millions de citoyens. Aux Etats-Unis, il n’est pas permis de militer dans une organisation politique autre que les deux groupes excluants que sont les partis démocrate et républicain, tandis que la candidature à la Maison-Blanche passe par un collège d’électeurs phagocyté par les lobbies de l’armement et de la cigarette, avant que les citoyens aient leur mot à dire.
Quand on veut servir son peuple, on se détache de l’argent.
M. Aït Amara