Dernier hommage au président Ben Bella au Palais du peuple
Des centaines de personnes ont rendu jeudi au Palais du peuple à Alger un dernier hommage au premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella. Des figures du mouvement national, des moudjahidine, des personnalités politiques et du monde de l’art et de la culture, ainsi que des citoyens anonymes ont afflué vers ce lieu hautement symbolique où a été exposée, au milieu d’une grande salle, la dépouille mortelle, drapée de l’emblème national. Pour rappel, le premier président de l’Algérie indépendante (1962-1965), Ahmed Benbella, est décédé mercredi à son domicile familial à Alger à l’âge de 96 ans. Il avait été admis, rappelle-t-on, à deux reprises, il y a plus d’un mois, à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja, suite à un malaise. Ahmed Ben Bella, né le 25 décembre 1916, à Maghnia, avait été élu le 15 septembre 1963 président de la République et destitué le 19 juin 1965. Il passa de nombreuses années de sa vie en prison. Une première fois, en mai 1950, il est arrêté à Alger et condamné, deux ans plus tard, à sept ans de prison. Il était responsable de l’Organisation spéciale (OS) et participa à l’attaque de la poste d’Oran en 1949 en compagnie de Hocine Aït-Ahmed et de Rabah Bitat. En 1952, il s’évade de prison et se réfugie au Caire où il rejoint Hocine Aït-Ahmed et Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de Libération Nationale. En 1956, il est arrêté une deuxième fois alors qu’il prenait l’avion qui devait l’emmener du Maroc à Tunis en compagnie de Bitat, Boudiaf, Aït-Ahmed et Lacheraf. Libéré en 1962, il participe au congrès de Tripoli où un différent l’oppose au GPRA. Sa troisième arrestation a eu lieu dans l’Algérie indépendante. Après sa destitution le 19 juin 1965, Ahmed Ben Bella a été gardé au secret jusqu'à juillet 1979. Il fut assigné, par la suite, à résidence à M'sila avant d'être libéré en octobre 1980. Il séjourne quelque temps en Algérie puis part en exil et fonde, en France, le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA). Il rentre définitivement en Algérie le 29 septembre 1990. Le 22 février dernier, plusieurs sites d’opinion s’étaient empressés à annoncer son décès, alors qu’aucune source officielle ou hospitalière n’avait donné d’information, à ce moment. Certains étaient allés jusqu’à spéculer sur l’existence d’une «décision» de faire reculer cette annonce le temps de rapatrier sa dépouille de France où il aurait été évacué. Ce qui était faux : Ahmed Ben Bella avait été hospitalisé à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja.
L. H.
Commentaires