RCD : appels du pied aux observateurs internationaux
Alors que toute manifestation ou rassemblement restent interdits à Alger, une marche programmée pour aujourd'hui et organisée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’ébranlera dans les toutes prochaines heures de la Faculté centrale d'Alger «pour célébrer le Printemps berbère». Cette manifestation a été planifiée depuis plusieurs jours à travers les différentes universités du territoire national, où l'Union des étudiants démocrates, d'obédience RCD, est entrée en contact avec plusieurs associations et organisations proches du parti pour les inciter à se joindre à ce rassemblement, apprend-on de source informée. Affirmant que les élections du 10 mai «sont dangereuses pour le pays», le RCD, qui a décidé de ne pas prendre part à ce scrutin que son frère ennemi, le FFS, juge «vital», a lancé sa campagne de boycott, qualifiée «d’action citoyenne», pour tenter de rallier une majorité de citoyens à sa démarche. D’aucuns estiment, néanmoins, que le RCD ne mesure pas les conséquences d'un tel acte en pleine campagne électorale et croient déceler, derrière cet acte «hasardeux», une volonté d’attirer l'attention des observateurs internationaux et de semer le doute quant à la transparence et à la crédibilité du scrutin. En dépit du vent de renouveau qui a semblé souffler sur le RCD depuis le retrait surprise de l’inamovible Saïd Sadi et son remplacement par le jeune Mohcine Belabbas, le parti ne semble pas se départir de sa quête effrénée d’une réhabilitation aux yeux d'une opinion publique rebutée par ses marches ratées de 2011. Jusqu’où le RCD ira-t-il dans ses tentatives de soulever la rue en ces temps de grave instabilité dans les pays voisins ?
Mohamed El Ghazi