Menaces iraniennes : le Mossad avoue avoir menti

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’a jamais déclaré qu’Israël devait être «rayé de la carte». La phrase qui a été utilisée depuis sept ans par Israël, le camp occidental et ses alliés partout dans le monde, contre le programme nucléaire iranien, avait été inventée de toutes pièces par le Mossad. C’est un haut dirigeant israélien, Dan Meridor, vice-Premier ministre chargé du Renseignement et de l’Energie atomique, qui a fini par l’admettre publiquement lundi soir à l’antenne d’Al Jazeera. L’aveu a été rapporté par le quotidien israélien Yediot Aharonoth. La phrase «rayer Israël de la carte» était une invention d’une officine israélienne de désinformation, le centre MEMRI. Cette phrase a été le seul «argument» développé par des puissances elles-mêmes maîtresses de la technologie nucléaire, civile et militaire, pour s’opposer au programme nucléaire iranien, au point de menacer ouvertement de bombarder l’Iran.
Des traducteurs indépendants s’étaient intéressés, à l’époque, à la réalité des propos prononcés, en 2005, dans sa langue persane maternelle, par le président iranien fraîchement élu. Ils avaient fait savoir qu’il n’y avait aucune trace de «rayer Israël de la carte» dans le discours du président iranien. La phrase exacte du discours d’Ahmadinejad était : «L’Imam Khomeiny a dit que le régime occupant Jérusalem disparaîtra un jour de la page de l’histoire.» L’histoire, même récente, est pleine d’exemples de disparitions de régimes politiques, sans que les pays correspondants soient pour autant «rayés de la carte» par une dévastation nucléaire ou autre. Les observateurs rappellent que l’Iran du Shah avait été encouragé à développer la technologie nucléaire, y compris à usage militaire, parce que la monarchie qui dirigeait le pays était étroitement liée à Israël et à l’Occident. Ce sont les positions indépendantes de l’Iran après la révolution de 1979 qui dérangent le camp occidental. Pour empêcher l’Iran de développer sa filière nucléaire, le Mossad a inventé la phrase attribuée à Ahmadinejad dans le but de l’utiliser comme argument justifiant la folie belliciste d’Israël. Des médias ont accepté de participer à cette manipulation. L’aveu de Dan Meridor les a dévoilés.
Ramdane Ouahdi