Warda El-Djazaïria laisse un héritage musical exceptionnel
Avec plus de 300 chansons à son actif, dont les inoubliables Dendana, Fi Youm ou leila, Batwannes bik, Harramt ahibbak, Essaidoune, Wahas, Andah alik ou encore Awqati btehlaw, Warda avait conquis le cœur de millions d’admirateurs, dépassant les frontières et les barrières en tous genres. Warda El-Djazaïria avait inspiré plusieurs artistes à travers le monde, comme la chanteuse américaine Aaliyah, qui avait repris la mélodie de Batwaness Bik pour son titre Don't know what to tell you, ou encore le réalisateur français Jean Becker qui avait intégré Haramt Ahebbak dans son film Elisa, avec Vanessa Paradis. Son parcours artistique fut grandiose. Au pays des pyramides où elle s’est installée dans les années 1970, elle connaît un grand succès en travaillant avec les plus grands compositeurs arabes comme Mohamed Abdel Wahab, Ryadh Soumbati, Hilmi Bakr ou Sayed Mekawi, et participe dans plusieurs films égyptiens en tant qu’actrice. Mais Warda El-Djazaïria n’est jamais loin de la polémique. Elle est fréquemment interdite d’antenne et de galas en Egypte, surtout du temps du président Sadate. Elle fait un retour éclatant à la fin des années 1990 avec Nagham el-hawa, le titre d’un album de compilation qui mêle orchestration classique et arrangements modernes. Tout dernièrement, Warda El-Djazaïria a tourné la vidéo de Ma Zal Wakfin, un titre patriotique pour le 50e anniversaire de l’Indépendance, faisant ainsi taire tous ceux qui lui demandaient de prendre sa retraite. Elle apparaît dans la vidéo portant une robe blanche ornée de roses rouges et vertes aux couleurs du drapeau algérien. Véritable icône, la diva du monde arabe était l’une des rares chanteuses capables de surmonter les barrières linguistiques et musicales. Elle nous laisse un héritage exceptionnel.
Mohamed Anis