L’Algérie risque de perdre 20 milliards de dollars par an
L’Algérie risque de voir ses recettes d’exportation d’hydrocarbures se réduire de 20 milliards de dollars sur un an si la chute drastique des prix du brut persistait, a indiqué, mercredi à Alger, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui s’est dit « inquiet» de cette situation. «Nous avons perdu 30 dollars depuis le niveau qu’avait atteint (le baril de pétrole) il y a quelques mois ; c’est une chute drastique et sur une année, ça représente pour nous entre 18 et 20 milliards de dollars de revenus en moins et d’exportation. Ceci est inquiétant», a déclaré M. Yousfi à la Radio nationale. La Banque d’Algérie a récemment affirmé que l’Algérie avait besoin d’un baril à 112 dollars pour équilibrer son budget déficitaire, qu’elle comblait souvent en recourant aux avoirs de son Fonds de régulation de recettes. M. Yousfi a tenu à ce propos à lever une équivoque en précisant que la baisse du prix du pétrole n’impactera en aucun cas les projets d’investissements en équipements lancés par le gouvernement comme ça été relayé dans la presse. Il ajoute dans ce sens que les mises en garde de Karim Djoudi portaient sur la nécessité de rationaliser les dépenses de fonctionnement qui ont connu une hausse fulgurante ces dernières années, pesant lourdement sur le budget de l’Etat. La baisse du prix de pétrole «ne doit pas remettre en cause nos investissements», a-t-il dit, en ajoutant que le ministre des Finances, en parlant de la réduction des dépenses, «visait les dépenses de fonctionnement. Il n’a jamais visé une chute des investissements du pays en matière d’équipements, (dans ce cas) c’est toute la croissance qui va s’arrêter».
R. E.