Morts pour rien
Le 14 juillet, sur une chaîne française de télévision, la douleur a été trop forte pour le père d’un soldat de l’armée française tué en Afghanistan. Il n’a pas pu s’empêcher de lancer : «Mon fils est mort pour rien !» En fait, il exprimait l’opinion qui domine au sein de la population française dont une grande masse n’approuve pas cette guerre et ne voit pas clairement quel intérêt a la France à participer, à la traîne des Etats-Unis, à une intervention militaire dans ce lointain pays. Les médias français ont, à plusieurs reprises, souligné le sentiment de désintérêt général des Français pour cette guerre. Lors de son interview télévisée du 14 juillet, François Hollande, lui-même, s’est trompé sur le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis 2001, parlant de 83 au lieu de 87 et oubliant les quatre dernières victimes. Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, en pleine campagne électorale, le 18 avril, n’a pas été capable, lui non plus, de donner le chiffre exact des soldats tués en Afghanistan. Aujourd’hui, au lieu de tirer les leçons de l’Afghanistan, le gouvernement français continue d’ignorer la voie pacifique dans la recherche d’une solution à la crise syrienne et à l’instabilité au Mali.
Ramdane Ouahdi