Des centaines de gardes communaux privés de leur salaire
Des centaines de gardes communaux activant à Boumerdès se sont rassemblés, aujourd’hui, devant le siège de la wilaya, pour réclamer leurs salaires du mois de juin, a-t-on constaté sur place. Ces gardes communaux, venus des différentes localités de cette wilaya infestée par les terroristes, exigent également le versement des indemnités de leur congé annuel. Entourés d’un impressionnant cordon de sécurité, les gardes communaux ont dénoncé l’injustice dont ils sont victimes. «Nous nous sommes mobilisés pour arracher un statut digne des sacrifices consentis durant les années de terrorisme, et voilà que nous nous retrouvons sans salaire en plein mois de Ramadhan, c’est une aberration et une provocation de trop», fulmine un des manifestants qui considère ce blocage des salaires comme «une sanction contre les actions de protestation organisées ces derniers jours». Exprimant fortement leur colère, les gardes communaux affichent une détermination de fer à poursuivre leur combat pour arracher leurs droits, après des années passées sur le terrain à lutter contre le terrorisme aux côtés des forces de l’ANP et de la police. Ils ont déjà eu à organiser des marches au niveau de différentes wilayas. Au cours de ces dix derniers jours, ils ont fait deux tentatives de marche sur Alger sans y parvenir. Les forces du maintien de l’ordre étaient à chaque fois en place pour les empêcher d’accéder à la capitale où les marches sont toujours soumises à autorisation même après la levée de l’état d’urgence. Actuellement, des milliers de gardes communaux sont regroupés à Boufarik, dans la wilaya de Blida, d’où ils comptent lancer de nouvelles actions de protestation. Nombre d’entre eux ont remis leurs armes pour contester leurs conditions de travail jugées «indignes» et «inhumaines». A leurs actions de protestation, le ministère de l’Intérieur répond par des promesses auxquelles les gardes communaux ne croient plus. Ce corps, créé en pleine lutte contre le terrorisme, compte actuellement 94 000 hommes. Un effectif qui représente la moitié de celui de la police.
Sonia B.