10 000 emplois perdus à la Grande Mosquée d’Alger
Le projet de la Grande Mosquée d’Alger, dont les travaux ont été entamés jeudi dernier, ne profitera pas aux milliers de jeunes Algériens en quête d’un emploi dans un pays rongé par un chômage endémique. L’entreprise chinoise, en charge de la réalisation de cette gigantesque mosquée pour un milliard d’euros, a importé 10 000 travailleurs de Chine pour les besoins de ce chantier qui durera 42 mois, selon le contrat signé en mars dernier. Ce sont eux seuls qui construiront cette mosquée géante qui accueillera 120 000 fidèles. «La China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) avait posé cette condition dès le départ aux autorités algériennes, en invoquant le manque d’ouvriers algériens qualifiés pour conduire de gros travaux de ce genre», a-t-on appris d’une source proche du projet. Selon la même source, les autorités algériennes auraient accepté sans manifester la moindre opposition. Conséquence : des milliers d’emplois perdus pour l’Algérie. Très critiqué pour sa nature superfétatoire et son coût excessif dans un pays qui a d’autres priorités et urgences à satisfaire, le projet de la Grande Mosquée d’Alger ne serait ainsi qu’un énorme gouffre financier qui risque de coûter en avenants – comme l’autoroute Est-Ouest – jusqu’à trois fois son prix initial. Le projet de construction de ce majestueux phare de l'islam ne serait, pour ainsi dire, d’aucune utilité pour les Algériens qui manquent de tout sauf de mosquées, susurre-t-on. Nos chômeurs, qui se comptent par millions, devraient poursuivre discrètement leur prière dans leurs quartiers hideux pour qu’ils trouvent un jour un hypothétique emploi. Cela, pendant que nos dirigeants encensent d'ores et déjà ce projet par lequel l'Algérie se distingue si bien.
Sonia B.
Comment (19)